Après la fin de la saison, place au bilan des footballeurs sénégalais avec un focus sur Edouard Mendy, gardien de but de Chelsea Football Club qui a réussi à retrouver de justesse, la Champions League pour la saison à venir. N’eut été l’arrivée de l’excellent portier des Lions du Sénégal, les Bleues n’allaient certainement pas bien finir la saison autant en Premier League qu’en Champions League dont ils sont finalistes de l’édition en cours.
Parti du plus bas niveau, Mendy est aujourd’hui, au sommet du football mondial et se classe parmi les gardiens de buts les plus décisifs de la planète, à travers ses performances qui ont relancé Chelsea, au bord du gouffre avant l’arrivée de l’ex-portier de Cherboug.
Il fallait au sauveur à Londres, et la cible n’était autre qu’Edouard, bon dans les airs et maitre de sa surface de réparation. Un élément qui pouvait très vte faire oublier le départ de Thibaut Courtois, parti au Real Madrid, et dont le remplaçant, Kepa Arrizabala n’inspirait pas de la confiance à l’équipe, malgré les 71 millions qu’il a coutés.
Avant l’arrivée de Mendy, seule Huddersfield Town (14,6 %) avait concédé une proportion plus élevée de tirs affrontés que Chelsea (13,9 %) au cours de cette période de deux saisons, tandis que les Blues ont concédé 90 buts sur tirs avec un total de buts attendus de 75,5 – soit une contre-performance record en championnat, note The Analyst.
Pour la garantir la sécurité de l’équipe et garder l’équilibre, Mendy devait rejoindre la capitale et Peter Cech était déterminant à ce que le sénégalais débarque chez les Bleues. Et, comme promis, Edouard fait ce qu’il sait faire de mieux, enregistrer plus de clean sheets et donner de la confiance à ses coéquipiers et aux supporters.
En 43 rencontres, le sénégalais a pointé son ratio à 24 clean sheets compétitifs en seulement 43 matchs compétitifs jusqu’à présent en 2020-21, talonnant le record de son entraineur Petr Čech qui était à 26 en 54 matchs, lors de la saison 2008-2009 et il n’est qu’à quatre longueurs de l’exceptionnelle première campagne du tchèque en 2004-05 (28 en 48 matchs), peut-on vérifier.
Reconnaissant en toute humilité, Edou affirme l’impact de l’ancien gardien de but de la République Tchèque sur sa réussite, cette saison. « Petr a un rôle très important, à la fois sur et en dehors du terrain », a-t-il déclaré à The Analyst.
« Il reste un bon gardien de but même s’il ne joue plus. Nous avons des profils assez similaires. Les petits gestes qui te permettent de gagner une demi-seconde pour te relever ou pour récupérer un ballon aérien, ses conseils me sont très utiles et j’apprends beaucoup de lui. Il est très important pour moi. (…) Quand on voit ses statistiques, on se rend compte que ce qu’il a fait est vraiment impressionnant. », poursuit le Lion.
Déjà performant en terme de clean sheets, l’on se demandait su est-ce que le Mendy de Ligue 1 allait être le même en Premier League, où le jeu est un peu plus intense et rapide. Mais le Lion n’a pas mis du temps à démontrer qu’il était déjà un joueur de classe mondiale, avant qu’il ne rejoigne la formation de Roman Abrahmovic comme il l’a affirmé dans les colonnes de The Analyst.
« Ce qui m’a surpris en Premier League, c’est qu’elle est bien supérieure en termes d’intensité”, retient Mendy selon qui, « sur les coups de pied arrêtés, des blocages sont faits sur les gardiens de but. Le gardien n’est pas aussi protégé qu’ailleurs en Europe, il faut donc trouver sa place pour se débarrasser de l’adversaire et surtout ne pas oublier le ballon. »
Par rapport aux systèmes de jeu, Edouard a très vite compris et s’est vite adapté aux exigences, souligne-t-il. Et, d’après les notes de The Analyst, les passes de Mendy ne sont jouées pour la plupart que dans les 30 mètres sur 79% du temps.
Aucun gardien de la Premier League n’a une proportion plus élevée, et ce n’est pas une caractéristique personnelle qu’il a apportée à Chelsea. C’est beaucoup plus élevé que les saisons précédentes en Premier League à Rennes (56,5%) et Reims (39,6%), Mendy expliquant que les différentes aspirations des clubs ont décidé de son rôle et de son influence dans la construction des mouvements depuis l’arrière, précise les analystes de Premier League.
A en croire le concerné, le secret se trouve sur sa capacité d’adaptation dans un nouveau système de jeu. « J’ai dû m’adapter à ce que le club me demandait. A Reims, on était plus axé sur le jeu long ou moyen car on était une équipe qui jouait pour éviter la relégation, et jouer court n’était pas la priorité.
A Rennes, on privilégiait davantage le jeu moyen-long car Julien Stéphan voulait qu’on change de côté rapidement pour faire mal à l’adversaire. A Chelsea, c’est encore un cran au-dessus car le gardien est intégré dans tous les schémas de sortie de balle. On me demande de jouer court, d’être un joueur à part entière quand on a le ballon. ».
Cette saison, Mendy a encaissé 3,6 buts de moins que prévu dans la compétition sur des tirs non sanctionnés, ne concédant que trois fois en 990 minutes.
Face aux journalistes de The Analyst, il a été surpris du travail de ces derniers qui lui ont montré ses quelques failles. Et, en toute humilité, le sénégalais les a approuvées.
Son taux de buts empêchés cette saison en Ligue des champions est de 2,2, ce qui signifie qu’il aurait dû encaisser 2,2 buts pour chaque but qu’il a effectivement encaissé dans la compétition cette saison, le meilleur de tous les gardiens ayant joué plus de 300 minutes.
Le dernier gardien à dépasser ce chiffre en ayant joué au moins 600 minutes dans une seule campagne de la LAU était Keylor Navas pour le Real Madrid en 2015-16 (2,6).
Mendy était déjà bien conscient de la plupart des données derrière ses impressionnantes performances en Ligue des champions cette saison et du pouvoir que les données peuvent détenir dans l’analyse, mais les données sur les buts attendus sur cible étaient nouvelles pour lui.
« C’est la première fois que je vois un tel graphique. On m’avait dit où je concédais des buts par rapport à la position du tireur, mais pas du point de vue du but. », a-t-il déclaré, et après un examen rapide, il a pu identifier les points de données.
« En Ligue des champions, je peux me rappeler quel point est lié à quel but : Guirassy et Benzema au centre, et l’attaquant de Porto sur le côté. C’est un bon moyen de savoir si vous avez fait un gros arrêt », a reconnu face aux journalistes, le Lion.
Après une qualification de Chelsea en finale de Champions League devant Manchester City, Edouard a un peu pris de l’ascendant face à l’attaque des hommes de Guardiola, notamment grâce au Panenka arrêté de Kun Aguerro.
Ne voulant pas dormir sur ses lauriers, il a tenu à souligner que si les données sont importantes pour étudier l’historique des tirs au but, son jugement et son instinct du jour sont essentiels.
« Il ne faut pas se fier uniquement aux données. Quand Agüero pose le ballon, vous avez l’information [de l’endroit où il tire habituellement]. Mais même si vous avez cette information, vous ne pouvez pas montrer à l’adversaire que vous l’avez, donc vous attendez le plus longtemps possible pour prendre votre décision. », renseigne le vice-champion d’Afrique.
Si l’on se fie aux statistiques, Mendy, sorti à la mi-temps de la défaite de Chelsea à Aston Villa lors de la dernière journée de Premier League, deviendrait le premier gardien africain à jouer une finale de Ligue des champions de l’UEFA et le premier depuis Bruce Grobbelaar en 1985, y compris l’ancienne Coupe d’Europe, le 29 Mai prochain.
Homme de défis, Mendy compte redorer le blason pour donner du crédit aux gardiens de but africains, un peu stériétypés en Premier League où, à l’exception de Bruce Grobelaar (66 matchs, Zimbabwe), seul Richard Kingston (Ghana, 23 matchs) et Carl Ikeme (1 match) ont eu a chance de disputer ne se reste qu’une rencontre de l’élite anglaise.
Chérif Sadio Reporter indépendant.