Bilan vs Namibie : deux victoires en deux matchs, une qualification au tour suivant, en beaucoup d’enseignements

Les Lions du Sénégal assurent leur qualification au tour suivant, après avoir battu la Namibie 1-3 au Orlando Stadium de Johannesburg. Une victoire qui propulse le Sénégal au dernier tour qualificatif en Mars, où les lions rencontreront une équipe en aller-retour.

 

C’est un carton plein. Quatre victoires en quatre matchs, 12 points sur 12, avec 12 buts marqués, pour seulement 3 buts encaissés. Aliou Cissé et ses joueurs n’ont pas eu le temps de se faire peur. Ils deviennent la première équipe à assurer sa qualification au tour suivant.

 

Plusieurs enseignements peuvent découler, cependant, de cette double confrontation avec les Brave Warriors de la Namibie.

 

Une défense qui encaisse deux buts en deux matchs :

 

Faut-il s’inquiéter de la charnière centrale Koulibaly – Diallo ? Même si les deux buts encaissés à l’aller et au retour sont le résultat d’une perte de balle assez haute, notamment Diao Baldé sur la pelouse du Orlando Stadium, il n’en demeure pas moins que cette défense donne des impressions d’une certaine vulnérabilité latente.

 

A Thiès il y a eu des doutes quant à la possibilité pour cette défense de se montrer rassurante pendant 90 minutes. Entre problèmes de replacement, anticipations parfois moins bien coordonnées, et des relances pas forcément juste vers les milieux, l’axe Koulibaly – Diallo a surtout besoin de plus de coordination et d’entente directe, afin d’assurer une certaine compacité à l’avenir.

 

Un des points ho combien positifs dans cette défense, les apports des arrières latéraux Bouna Sarr et Saliou Ciss. D’ailleurs, sur deux des buts sénégalais au retour, l’un vient directement de Ciss, tandis que pour le 3e but la montée de Bouna Sarr a permis de créer très vite le surnombre et ainsi dérouter la défense namibienne.

Il y a quelques mois c’était une grosse inquiétude, ce qui est d’ailleurs à l’origine de la venue du bavarois en sélection. Deux matchs joués, 180 minutes assurées, et des apports offensifs qui dégagent une impression positive. Ciss quant à lui, a continué dans sa lancée d’un joueur livrant toujours des matchs corrects et appliqués.

 

Le milieu, potentiel chantier d’Aliou Cissé :

 

Malgré les deux victoires en deux matchs durant ce regroupement d’Octobre, le milieu de terrain semble continuer à être un chantier. Un fait qui est dû apparemment, plus au type de système de jeu auquel il faudrait jouer, qu’au choix des hommes qu’il faut pour animer ce système de jeu.

On le dit souvent, ce sont les joueurs qui conditionnent le système de jeu, même si un technicien peut avoir un système de jeu préférentiel, et sélectionner les joueurs à mieux de l’aider à asseoir ce système de jeu.

Le problème principal reste le même : la relance à partir du milieu de terrain. A l’arrivée de Nampalys Mendy, Aliou Cissé a mis une pointe basse dans un triangle médian, à la faveur du joueur de Leicester qui est plutôt bon dans la relance vers les relayeurs et les offensifs.

Seulement voilà, compte tenu de la situation en club de Mendy, dés changements lui sont parus nécessaires et il est passé d’une sentinelle en pointe basse, à un double pivot avec un milieu à deux, dans en 4231.

Idrissa Gana Gueye, qui avait pris ses aises en tant que milieu relayeur avec une propension à se projeter jusque dans le dernier tiers, s’est vu imputer un rôle plutôt replié d’un cran par rapport à la dernière Can. Cela est-il un frein par rapport à son apport offensif ? Les 7 buts marqués par l’équipe lors de ce regroupement semblent tout de même donner raison au sélectionneur, quant à un tel choix.

L’idée serait peut-être, pour le retournement de Novembre, de penser à légèrement modifier ce milieu de terrain à la faveur d’une défense à trois qui, même si elle est devenue tabou depuis les matchs de Mars 2021, semble s’imposer avec l’arrivée de Bouna Sarr (à la base formé comme meneur de jeu), et Saliou Ciss qui a fini de récupérer son couloir gauche.

Ce faisant, le fait de jouer avec une défense à trois qui serait, le cas échéant, composée de Koulibaly, Kouyaté et Diallo, permettrait aux milieux de terrain d’avoir des options avec la présence des pistons qui joueraient un cran plus haut dans les couloirs. Une véritable option dans laquelle Nampalys Mendy pourrait revenir dans le 11 aux côtés de Gana Guèye.

Une redistribution des cartes se dessine en attaque :

Krépin Diatta, touché au mollet à l’aller et forfait lors de cette victoire 3-1, risque de ne pas avoir du souci à se faire, en ce sens que Keita Diao Baldé a semblé très emprunté durant les 65 minutes qu’il a disputées.

Aussi, avec son triplé, Famara Diédhiou s’est naturellement imposé à Cissé, l’obligeant pratiquement à revoir sa hiérarchie des attaquant qui s’établit comme suit: Boulaye, puis Famara, puis Habib, puis Dieng. Le joueur de Villareal, auteur d’un but lors de la victoire contre le Congo le 7 septembre dernier, avait déclaré forfait pour blessure. Ce qui a bien profité à l’attaquant d’Alania Sport, auteur de quatre buts en deux matchs dont un triplé au retour.

Autre enseignement pour l’attaque, Bamba Dieng. En entrant deux fois en jeu devant Habib Diallo, il semble bien être quelqu’un sur qui compte Aliou Cissé. De quoi bousculer la hiérarchie et placer le jeune marseillais à la 3e position des attaquants au détriment du strasbourgeois ? Les rencontres de Novembre en diront un peu plus.

Mais quoi qu’il en soit, à trois mois de la Can au Cameroun, le sélectionneur national semble tenir le bon bout de son groupe. En plus de cela, il dispose de deux jokers avec ces deux matchs de Novembre, à Lomé contre le Togo puis à Thiès pour la réception du Congo. Va-t-il changer de système de jeu afin d’améliorer son animation offensive, question de tester d’autres options avant janvier ? En tout état de cause, ce ne serait pas étonnant, car il a là toutes les cartes en main, pour essayer des choses avec sérénité.