Ce lundi, Krépin Diatta va disputer sa première Coupe du Monde sous les couleurs du Sénégal. Absent pour cause de blessure à la CAN 2021, qui restera le premier titre remporté par les Lions de la Téranga, l’ailier de l’AS Monaco revient de loin et compte bien croquer à pleines dents dans ce Mondial au Qatar. Dans le cadre d’une table ronde organisée par l’ASM, le joueur de 23 ans (1 but, 2 passes en 23 matchs cette saison) a présenté les forces de l’équipe sénégalaise et son retour en grande forme après sa blessure au genou en novembre 2021. D’ailleurs, Diatta est pressenti pour être titulaire face aux Pays-Bas ce lundi.
Krépin, suite à ta blessure au genou avec l’AS Monaco en novembre 2021, on a l’impression que tu reviens de très loin en participant à la Coupe du Monde 2022. Au moment de ta blessure, penses-tu déjà à un potentiel forfait pour la Coupe du Monde un an plus tard ?
Krépin Diatta : “Non, le Mondial était encore loin, il y avait du temps pour me remettre. La déception était beaucoup plus avec l’AS Monaco car nous étions en plein dans la saison (novembre 2021). Je n’étais pas opérationnel et c’était difficile. Il y avait de l’amertume. Ce qui m’a fait le plus mal a été de regarder les matchs de mon équipe sans pouvoir aider mes coéquipiers. La Coupe du Monde reste dans la tête de tout joueur, chacun veut jouer une compétition comme ça, mais il y avait le temps de penser à ça. J’étais plus focalisé sur la saison, vu que je savais que je n’allais pas être opérationnel jusqu’à la fin de la saison. Je me suis dit que j’allais bosser dur, ça c’est sur, parce que j’ai fait beaucoup de sacrifices, le club aussi. Mon objectif était d’être présent au début de la préparation de l’AS Monaco pour la saison 2022/23. C’était mon but. J’ai beaucoup travaillé. Dieu merci, les plans que je voulais se sont concrétisés”.
Te sens-tu au top physiquement depuis ton retour ?
“Physiquement, je me sens très bien. Cela fait longtemps que je ne me suis pas senti comme ça ! Je suis en train de revenir au niveau où je veux être, c’est positif en tout cas pour moi”.
A l’amorce de ta première participation à une Coupe du monde, ressens-tu la pression populaire du peuple sénégalais ? En tout cas, l’équipe peut compter sur le soutien inconditionnel des supporters…
“Ça c’est l’esprit du Sénégalais. Le Sénégalais est quelqu’un qui aime le foot, qui est toujours derrière son équipe. Que ça aille bien ou pas, les Sénégalais croient en nous, ils savent qu’on a une bonne équipe. C’est à nous de travailler dans l’humilité comme on l’a toujours fait. En 2019, on était finaliste de la CAN, à notre retour du pays c’était comme si on avait gagné la CAN. Cet engouement, c’est une force pour nous. C’est à nous d’être patient, de bien travailler durant cette Coupe du Monde”.
“On est champions d’Afrique donc c’est normal que les gens attendent le Sénégal”
Penses-tu que le Sénégal a hérité du groupe (Equateur, Qatar, Pays-Bas) le plus ouvert pour un pays africain ?
“On est champions d’Afrique en titre (février 2022) donc c’est normal que les gens attendent le Sénégal. Le plus important pour nous c’est de garder notre humilité. On sait qu’on a des qualités, une bonne équipe mais il faut le prouver sur le terrain. Si on se base sur ce qu’il se dit en dehors, on peut aussi s’endormir. Ce n’est pas bien. Le plus important est de rester focus. On dit que le groupe est ouvert mais pour moi il est difficile. Il y a les Pays-Bas, le Qatar qui est le pays organisateur et l’Équateur. Pour moi c’est une poule difficile, le plus important c’est qu’on se bat pour sortir de se groupe et on prendra match après match”.
Quels sont les atouts du Sénégal pour ce Mondial ?
“Nous avons de la chance d’avoir des cadres qui sont des joueurs de très haut niveau. En les voyant, ça te donne la force de faire encore plus. Ils sont là depuis des années. Sadio Mané (annoncé forfait jeudi ndlr), Idrissa Gueye, Kalidou Koulibaly et Edouard Mendy. On a une bonne équipe. En les voyant ils nous poussent tous vers le haut. Ils essaient de tirer le meilleur de nous. A leur contact, on a envie de tout donner, de les écouter et de profiter de leur expérience. Les avoir, c’est une très très bonne chose”.
Peux-tu nous parler de ta relation avec le sélectionneur Aliou Cissé ?
“J’ai de très bonnes relations avec lui ! Quand j’ai été blessé, c’est le premier qui m’a appelé pour prendre de mes nouvelles. Il m’a dit : ” Nous allons essayer de gagner la CAN pour toi parce que tu as tout fait pour l’équipe lors des qualifications “. Donc on a une très belle relation. C’est lui qui m’a lancé en sélection, je lui dois beaucoup ! Notre relation n’a pas changé depuis. Même pendant la CAN, je l’ai eu au téléphone. Il m’appelle souvent pour voir comment je suis, comment ça se passe. On a une très belle relation, c’est quelque chose qui est bien”.
En sélection, tu as récemment accueilli ton coéquipier à l’AS Monaco, Ismail Jakobs. Comment juges-tu son intégration ?
“Son intégration a été bonne, je lui avais déjà parlé quand on était ici. Je lui ai dit : “t’inquiètes, quand tu vas venir, tu vas voir. C’est un groupe qui vit bien, qui ne va pas voir des gens se tirer dessus. C’est un groupe qui est vraiment accueillant”. Quand il est arrivé, ça s’est fait vite et il était d’accord avec ce que je lui ai dit. Le problème était la langue. Quand nous sommes entre nous, nous aimons bien parler le wolof ou le français. Alors j’essaie de lui traduire. Je pense que son intégration a été bonne. Il a fait une passe décisive pour son premier match”.
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