Fin de la période de léthargie pour la sélection nationale locale. L’imminence du début des qualifications au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) Algérie 2023, annoncées pour juillet prochain, a accéléré les prises de décisions. Dans la foulée de la nomination du sélectionneur de l’équipe nationale locale, en la personne de Pape Bouna Thiaw, l’ancien attaquant des Lions reconverti entraîneur, il y a une première liste de 26 joueurs convoqués en stage au Centre Jules Bocandé de Toubab Dialaw.
L’on n’avait en effet pas encore fini de commenter la pertinence de la nomination de Pape Thiaw sur le banc de la n°2 dans l’organigramme des sélections nationales. D’aucuns estimant que l’auteur de la fameuse talonnade qui avais mis sur orbite Henri Camara pour son «but en or» en huitième de finale de la Coupe du monde 2002 n’a pas un pedigree à la hauteur de la fonction.
En effet, aux yeux de ces sceptiques, son passage à Niary Tally , seul club local qu’il a coaché, n’a pas été couronné de succès puisque le club de ce grand quartier populaire de la capitale qui a un moment été un des principaux animateurs des joutes locales, n’a pas échappé à la relégation en Ligue 2.
Toujours est-il qu’au moment de choisir, la DTN et la FSF ont porté leur choix sur le double buteur lors de la dernière journée des éliminatoires du Mondial 2002 à Windhoek contre la Namibie (victoire des Lions 0-5 qui les qualifiait au rendez-vous asiatique).
Son statut d’adjoint de Joseph Koto sur le banc de la sélection, notamment à la COSAFA Cup, l’année dernière en Afrique du Sud, un tournoi auquel le Sénégal a été invité et dont il a atteint la finale a sans doute pesé dans la balance en sa faveur.
L’on se rappelle que beaucoup, dans le landerneau du football local, étaient dubitatifs quand une participation honorable des Koto Boys, au vu des joueurs qui composaient la sélection dont certains évoluaient en… Division régionale (D5).
Mais le regretté Joseph Koto n’en était pas à un coup d’essai. Il a réalisé, avec la sélection locale, ce qu’aucun autre technicien n’a fait. En effet, les deux -et jusque-là seules- participations du Sénégal au CHAN sont à son actif. C’était en 2009 en Côte d’Ivoire où les Lions locaux avaient joué les demi-finales (défaite aux tirs au but contre le Ghana) et en 2011 au Soudan (élimination au 1er tour).
Le tournoi n’était alors ouvert qu’à 8 équipes participantes. Mais, depuis que le double y prend part, les Lions peinent à se qualifier, manquant 4 éditions pour avoir été sortis en éliminatoires par la Guinée (plusieurs fois) et la Mauritanie.
Aujourd’hui, le grand défi de Pape Bouna Thiaw sera de renouer le Sénégal du football local avec le gratin continental. Une mission qui semble ardue si l’on sait qu’en matière de football local, le Sénégal est, comme aurait dit le doyen Abdoulaye Diaw, en D2 africaine, ses représentants peinant à exister dans les compétitions africaines interclubs.
Il faut voir comment la qualification, en 2020-2021, de Teungueth FC en phase de poules de la Ligue africaine des champions et subsidiairement celle du Jaraaf en poules de la Coupe de la CAF ont été célébrées en grande pompe par les acteurs (dirigeants, pratiquants, presse, supporters,…) pour mesurer le retard que le football local sénégalais accuse sur ce qu’il se fait de mieux sur le continent.
Et au vu des performances régulières du Horoya AC de Guinée en compétitions interclubs, il n’est pas étonnant que le Syli national local barre régulièrement la route du CHAN aux Lions locaux.