Franck Kanouté : «Ce que je peux apporter aux Lions»

Franck Kanouté est à la fois heureux et triste. Heureux de devenir enfin international sénégalais. Triste de savoir que ce sera en l’absence de son papa qui lui était très cher. Pour cette première sélection, le milieu de terrain de Cercle de Bruges (D1 Belgique) veut donner raison au sélectionneur national qui a fait appel à lui en vue des deux matches qui opposeront le Sénégal et la Guinée Bissau, en éliminatoires de la CAN 2022.

Franck, comment avez-vous accueilli votre première sélection en Lion ?

C’est une grande fierté pour moi d’intégrer cette sélection. Je dirais que c’est le fruit de longues années de travail et de sacrifices énormes. C’est un rêve de gosse qui se réalise. d’ailleurs j’avais promis à mon défunt papa, décédé il y a 5 mois, qu’un jour je serais appelé en équipe nationale du Sénégal. Si je suis là aujourd’hui, c’est grâce à lui. Quand j’ai signé à Cercle Bruges, j’ai dit à mon père qu’avant décembre, je serais sélectionné par Aliou Cissé. Je lui dédie cette sélection parce qu’il a toujours cru en moi. J’aurais bien aimé qu’il soit là, qu’il soit témoin de cette consécration. Surtout que le jour du match, le 11 novembre, coïncide avec son anniversaire.

Comment le contact a été noué avec le sélectionneur, Aliou Cissé ?

Aliou Cissé, je l’ai connu par le biais de mes oncles. Ils se connaissent bien et ont de bons rapports. Quand j’étais à la Juventus, il me suivait. On ne s’est jamais parlé, ni au téléphone ni en face. Mais ses émissaires m’ont toujours parlé en me conseillant de continuer à travailler dur pour élever mon niveau. Ensuite, il m’a contacté il y a 3 semaines pour m’annoncer qu’il s’intéressait à moi et qu’il suivait mes matches. Au début, je n’ai pas réellement cru que c’était Aliou Cissé tellement j’étais agréablement surpris. C’est là qu’il m’a dit qu’il voulait que j’intègre l’équipe. J’ai beaucoup pleuré en ce moment parce que j’ai pensé à mon papa.

Vous arrivez dans une équipe où règne la concurrence,surtout dans l’entre-jeu…

Le foot, c’est toujours comme ça. Même en club, la concurrence est toujours rude sur tous les plans. C’est au joueur d’être prêt à se battre pour gagner sa place. C’est vrai que c’est ma première sélection et que je suis très content mais ça ne veut pas dire que je vais me contenter de m’assoir sur le banc de touche. Je viens avec l’ambition de jouer et d’imprimer ma marque. Je vais apprendre de mes aînés mais je compte apporter ma touche et saisir toutes les opportunités.

Connaissez-vous quelques pensionnaires de la Tanière avant d’être appelé ?

Oui, je connais déjà quelques joueurs. Comme krépin diatta qui joue ici en Jupiter league, au Club Bruges, et Sadio Mané de Liverpool. Le reste, je ne les connais pas en personne. Je les ai regardés jouer lors des matches de l’équipe nationale, mais on n’a pas d’affinité.

Justement, en regardant cette équipe jouer, vous dites-vous que vous y avez votre place ?

Bien sûr, je me suis toujours dit que j’avais ma place dans cette équipe. J’ai des fourmis dans les jambes quand je regarde les matches de l’équipe nationale. Mais, je me suis toujours dit que le moment venu, je revêtirais le maillot du Sénégal. J’étais confiant car je savais que tôt ou tard ça allait arriver.

Quel est votre poste de prédilection ?

Au début, lorsque je venais d’arriver en Italie, je jouais comme milieu excentré. mais à la Juventus, avec Fabio Grosso comme entraineur des U19, j’ai commencé à jouer comme n°6, c’est-à-dire devant la défense. J’étais plus dans la récupération du ballon et l’organisation du jeu. Parfois aussi, selon le système de jeu du coach, je peux jouer comme numéro 8, avec deux milieux récupérateurs derrière moi.

Comment êtes-vous arrivé dans le football ?

J’ai commencé à jouer au foot depuis le bas âge. J’ai beaucoup été influencé par mon père qui lui aussi a été un grand footballeur. Il a joué le navétane à Ziguinchor et il a été l’un des meilleurs joueurs de sa génération. C’est lui qui a guidé mes premiers pas dans le football. C’est par la suite que je suis allé à Dakar pour des tests. D’abord, j’étais à Dakar Sacré Cœur, mais puisque j’habitais chez mon oncle à ZAC Mbao, il a décidé de m’amener au centre de formation de Badara Sarr. C’est là où tout a commencé. J’y ai passé des tests et des recruteurs m’ont amené en Italie. À la base, je n’étais pas leur cible. Mais je dirai que c’est par chance que j’ai crevé l’écran ce jour-là, même si je n’avais joué que 15 minutes et touché peu de ballons.