Honoré Gomis : «Pourquoi je n’avais pas signé à Beşiktaş»

Actuel attaquant d’ümraniyespor, Honoré Gomis a répondu à nos questions sur son parcours, sur sa saison actuelle actuelle en club. Une interview dans lequel l’ancien joueur de Guediawaye Football Club a parlé à cœur ouvert et sans gêne.

Je suis passé par l’ASC Terranga de Pikine, j’ai ensuite joué à Océan à Yoff avant de rejoindre le centre d’Ibrahima Ba. C’est par la suite que je suis allé à Guédiawaye mais avant cela je voulais jouer à l’AS Pikine mais là-bas on me faisait jouer avec les cadets par contre à Guédiawaye le coach des cadets, estimant que j’avais un bon niveau, m’a tout de suite dit que je ne devrais pas être avec eux, j’avais le niveau pour jouer avec les juniors. C’est comme ça que j’ai intégré l’équipe, c’était en 2013 en 2014, j’ai été meilleur buteur et meilleur buteur du club

GUEDIAWAYE FC (Youssouf Dabo, Djamil Faye, les supporters) …

Comme je l’ai dit tout haut, à mon arrivée à Pikine, les dirigeants m’avaient amené chez les cadets et je ne voulais pas évoluer dans cette catégorie. Je suis par la suite parti à GFC avec un ami du nom de Bouba (Ndlr : un de ses amis avec qui il jouait à Lakaalé). Je me suis entraîné avec les U17 et le coach m’a demandé d’aller au terrain Ndiarém où s’entraînaient les juniors. Pour lui, je n’avais rien à faire en cadet. Je suis donc parti deux jours après, et les coaches avaient fini par valider. Peu après, j’ai été surclassé en équipe première.

Quand le coach Moustapha Seck (Ndlr : ex-sélectionneur national, actuel coach de SONACOS) était sur le banc est ma première saison dans l’équipe pro. Le club avait remporté la Coupe de la Ligue avant que Malick Diop ne débarque. Je m’entrainais souvent avec les pros. Quand Malick est parti, j’ai signé mon premier contrat et j’ai commencé à jouer avec Youssouph Dabo. Je dirais que ma chance est de l’avoir à mes débuts.

Dabo est un coach tactique qui nous faisait des séances de vidéos avec des tableaux etc. Il faut de la concentration pour arriver à comprendre ce qu’il dit. Et on avait fini à la 5e place de la saison. Gorée avait fini championne, mais on avait joué le titre jusqu’au bout. Il y avait beaucoup de juniors et il m’était tout le monde au même pied d’égalité. J’étais un joueur qui aimait prendre la balle plus bas, mais à un moment donné, il avait besoin d’un attaquant un peu statique mais rapide. Il m’empêchait de décrocher, mais en dévorant l’espace.

Demba Gadio avait aussi joué sa partition sur ce plan-là. Après, j’ai fini par comprendre. Si je m’en suis sorti, c’est aussi grâce à lui. L’équipe était partie en Mauritanie pour la préparation et j’avais enchaîné les cinq (5) premières journées du championnat. J’avais marqué 2 buts lors de la première partie de la saison et 7 réalisations lors de la deuxième partie. C’était une belle saison (2015-2016).

Coach Dabo venait juste d’arriver au Sénégal (NDLR : en provenance de Red Star, France). J’ai bien aimé sa façon de travailler. Il était direct. Il nous disait qu’il fallait se battre pour gagner sa place. Ces entraînements et ces méthodes de travail très rigoureux m’ont fait progresser. Il m’a très tôt fait confiance et m’a replacé dans l’axe, car je jouais sur les côtés.

Je me suis habitué au fur et à mesure à sa tactique et j’ai marqué 9 buts cette saison. Et pour ce qui est du Président Djamil Faye, je ne peux que vous dire la vérité. C’est un homme véridique. Il fait tout ce qu’il dit. Il représente beaucoup de choses pour moi. Je suis toujours en contact avec lui. Il est au courant de tout ce que je fais. Que ce soit pour lui parler de mes choix de contrats ou lui demander des conseils. Il est toujours disponible.

Mon bilan à Guediawaye est positif si je dois l’analyser objectivement. Je peux en citer trois qui m’ont marqué : le premier, c’est lorsque que j’ai marqué mon premier but marqué en Ligue 1 face à Niary Tally.

Le deuxième, c’est toujours avec Guédiawaye notre un match contre Linguère joué au Stade Amadou Barry, j’ai marqué à la dernière minute alors qu’on était sur une longue série de matchs sans marquer. Et le dernier, c’était contre le Jaraaf en 2017, j’ai aussi marqué à la dernière minute. C’est un match que j’ai joué avec aisance, j’ai délivré une passe décisive et j’ai marqué.

Entre les supporters de Guédiawaye et moi, c’est une histoire d’amour, c’était des supporters avec lesquels je pouvais tout faire, il n’y avait pas de sens interdit. Ils aiment bien le club et le respectent beaucoup.J’ai été meilleur buteur et meilleur joueurs à deux reprises avec des sélections régionales juniors à la clef.

J’avais inscrit 9 buts lors de ma première saison. J’ai aussi été meilleur buteur Ligue 2 avec le plus beau but, puis une sélection locale, figurant aussi parmi cinq (5) meilleurs joueurs au trophées ANPS sans oublier la 3e place au titre du meilleur buteur championnat. J’ai aussi été vice-champion du Sénégal 2017. Ce qui m’avait valu le titre du meilleur buteur et du meilleur joueur de la saison du club. Je ne m’y attendais pas.

L’AVORTEMENT DU TRANSFERT A BESIKTAS…

Besiktas voulait que je signe chez les U21 parce que le coach me voulait à tout prix, mais il y avait un gros souci et mon agent ne voulait pas accuser du retard. Il lui avait été conseillé par d’autres agents comme quoi j’avais les qualités pour jouer en Super Lig. Et c’est ce qui m’avait amené à aller à Sivasspor pour des essais.

Pour ce qui est d’Hatayspor ? Oui, c’est là où j’étais la saison écoulée. C’est là-bas où joue actuellement Dame Diop (Ndlr : ex-Touré Kunda). J’avais signé à « Hatayspor » le dernier jour du mercato. Mon transfert devait être validé par la fédération sénégalaise de football (FSF), mais avec les problèmes de GFC à l’époque, les retards étaient là et ça prenait du temps.

Le coach doutait au moment où la liste devait être envoyée à la fédération turque. Il avait fini par prendre un autre joueur pour compléter la liste. Ce qui m’a amené à jouer en U21, où j’ai disputé 11 matchs avec 12 buts.

Au total, j’avais joué 23 matchs et marqué 20 buts. Mes performances avaient convaincu les dirigeants et ils m’avaient appelé en pro pour disputer quelques matchs. J’avais été convoqué contre Basaksehir et j’avais joué comme titulaire (Ndlr : 66 minutes) pour mon premier match.

Je n’avais pas beaucoup joué avec l’équipe pro, malgré tous les efforts que je fournissais en U21. Le coach ne me donnait pas beaucoup de temps de jeu, mais j’avais aussi joué face à Galatasaray comme titulaire. Avec l’équipe qui évoluait en Super Lig, j’avais joué 3 matchs et j’avais marqué 1 but.

J’avais une option d’achat, mais j’avais décidé de partir ailleurs parce que le coach ne me voulait pas. Et c’est mon coach en U21 qui m’a mis en rapport avec mon actuel entraîneur qui fut son ancien coéquipier. Quand j’avais reçu l’offre, j’avais appelé Djamil Faye et il m’avait conseillé tout comme mon agent d’ailleurs.

LE CHAMPIONNAT TURC…

La différence se trouve au niveau des infrastructures, le championnat turc nous a beaucoup devancé dans ce domaine. Je pense que le Sénégal a besoin d’avoir de bonnes infrastructures, car nous avons de bons joueurs. Le pays regorge aussi de bons entraîneurs et qui font un très bon travail. Il y a de plus en plus de sénégalais en Turquie. Je pense que c’est grâce à nos ainés qui ont fait ici de bonnes choses.

Il suffit qu’on parle du Sénégal, les gens nous rappellent Omar Diallo, Demba Ba, Papiss Cissé etc. Ils regardent plus les noms et nos ainés ont fait de bonnes choses ici. Je pense que cela nous a donné plus de crédit et nous, on essaye de tout faire pour préserver cette bonne image.

SES OBJECTIFS…

On n’avait pas arrêté les entrainements. On avait toujours les séances spécifiques du club et c’est demain qu’on va redémarrer les entrainements collectifs. Certes, j’avais marqué plus de buts en U2, mais je pense que quelque soit le niveau, les statistiques restent les mêmes. Cette saison a été un peu difficile avec les blessures, suivies du rappel à Dieu de mon père (paix à son âme). Je me suis préparé à affronter les difficultés et à aller plus loin. Je voudrai marquer plus lors des six dernières journées.

J’ai eu des contacts depuis le début de la saison et je préfère me focaliser sur ce que je suis en train de réaliser. Je préfère laisser mes conseillers s’en charger. Mon objectif est d’aller encore plus loin. Je veux atteindre mes objectifs, mais je ne voudrais pas brûler les étapes. Diamil avait des propositions en Bundesliga II, à Düsseldorf et il y avait aussi des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2. Le championnat qui me fais le plus rêver est la Premier League et je sais que j’y arriverai un jour.

Le début de la saison n’est pas mal. Jouer 19 matchs dont 7 titularisations et marquer 3 buts et délivrer 2 passes décisives (8e au classement) n’est pas si mal. On n’est pas si loin. Il est possible qu’on décroche la montée en Super Lig. Le 6e peut jouer les play-offs. L’équipe d’Alassane doit nous croiser chez nous et on est à 3 points d’eux. Je suis en Super Lig II turque, mais je travaille pour aller plus loin. Après, le travail ne rime pas avec les paroles. Je préfère me mettre au boulot et me focaliser sur mon club actuel. Je suis bien entouré et je n’hésite pas à appeler mes gens comme Dabo.

LA GUINÉE BISSAU…

Manjacque de son état (Ndlr : peuple partagé entre le Sénégal et la Guinée-Bissau), Honoré n’a pas dit non à la question de l’un de nos followers qui lui a interpellé sur la question de savoir si jamais le pays de ses ancêtres venaient à l’appeler. Je ne sais pas, c’est à revoir. J’ai une famille et des conseillers. Si elle m’appelle, je vais discuter avec eux.