Lions en Club

Le nombre de joueurs sénégalais dans le monde ?

Connu pour son grand réservoir de talents, le Sénégal fait partie des nations qui délivrent le plus de footballeurs professionnels dans le monde, a récemment fait savoir l’observatoire du football (CIES), dans son numéro 292.

Dans notre numéro, nous vous faisons également état du nombre de footballeurs qui ont quitté le championnat local pour d’autres cieux. Le Sénégal se positionne à la troisième position des pays africain qui exporte le plus de footballeurs après le Nigeria et le Ghana, soit le dix septième pays dans le monde, a récemment fait savoir le groupe de recherche faisant partie du Centre International d’Étude du Sport (CIES).

Mais c’est quoi CIES ? Il s’agit d’un centre d’étude indépendant basé à Neuchâtel, en Suisse. Spécialisé dans l’analyse statistique du football, il a été créé en 2005 par Dr. Raffaele Poli et Dr. Loïc Ravenel. Elle bénéficie également de l’appui du personnel du Centre international d’étude du sport, institution au sein de laquelle ce groupe de recherche a été créé et développé. », apprend-on.

Sa mission est de repousser les frontières de la connaissance au service du développement durable du football dans le monde. Depuis sa création en 2005 par Raffaele Poli et Loïc Ravenel. », poursuit la note de l’institution qui s’est imposée comme une référence en matière de démographie du marché de travail des footballeurs, d’analyse de la performance technique des joueurs et d’évaluation scientifique de leur valeur de transfert.

Plus généralement, les chercheurs de l’Observatoire du football CIES sont spécialisés dans les méthodes quantitatives. Les services fournis comprennent l’exploration de données et leur visualisation. Nous sommes également spécialisés dans la production de données par des enquêtes menées sur la base de questionnaires et leur valorisation dans le cadre de l’édition de rapports de recherche.

L’expertise de l’Observatoire du football CIES a été régulièrement sollicitée dans le cadre de mandats par des institutions aussi prestigieuses que la FIFA, l’UEFA, City Football Group, Chelsea FC, Club Atlético de Madrid, SL Benfica, etc. Des mandats sont aussi effectués sous le couvert de l’Observatoire du sport CIES pour des organisations telles que la FIBA ou le CIO. Le site de l’Observatoire du football CIES connaît un succès grandissant. Plus de 27’000 abonnés reçoivent nos lettres d’information.

La fréquentation du site est également en hausse constante avec presqu’un million d’utilisateurs par an. Le compte Twitter de l’Observatoire du football CIES est suivi par plus de 23’000 followers, tandis que la page Facebook est accessible ici. Le groupe est aussi présent sur Instagram, nous montre l’instance indépendante., peut-on lire sur le média du laboratoire de recherche sis en Suisse.

Cette semaine, le numéro 292 du CIES Football Observatory Weekly Post classe les pays du monde en fonction du nombre de leurs représentants ayant joué au football professionnel à l’étranger au cours de l’année civile 2019. Le Brésil est en tête du classement (1 600 joueurs, dont 74,6% actifs en tête) devant la France (1 027, 74,0%) et l’Argentine (972, 75,5%).

Au total, 186 associations nationales avaient au moins un joueur expatrié dans les 141 ligues de 93 pays inclus dans l’échantillon. Cependant, au total, le Brésil, la France et l’Argentine ont fourni jusqu’à près d’un quart de la main-d’œuvre étrangère totale dans le football mondial (22,5%). Le Nigéria est le principal pays exportateur africain (399 joueurs à l’étranger), tandis que le Japon est le principal pays asiatique (161).

L’Atlas des migrations de l’Observatoire du football CIES présente donc les principales destinations pour chaque origine. Cet outil exclusif révèle notamment que le Portugal est de loin la principale destination des Brésiliens, devant l’Italie et le Japon. Les trois principales destinations des expatriés français sont l’Angleterre, la Belgique et le Luxembourg, tandis que celles des Argentins sont le Chili, le Mexique et l’Espagne », pouvait-on lire sur le site de l’observatoire du football.

Fournisseur de talents, le Sénégal est l’une des nations qui délivrent le plus de footballeurs à la Ligue 1 française pare exemple. Après le Brésil, c’est le pays de Sidy Sarr qui se positionne devant la Cote d’Ivoire, soit la troisième nationalité la plus présente, pouvait-on voir sur les plateformes de la LFP.

Le championnat de France fait partie des compétitions qui réunissent le plus de variétés dans le football européen. À l’exception des footballeurs à double origines, la Ligue 1 compte 69 nationalités différentes de celle de la France avec le Sénégal en deuxième position des nations étrangères les plus représentatives, derrière le Brésil mais devant la Cote d’Ivoire, le Mali et l’Algérie.

L’universalité du football est donc une réalité dans le football français. Outre son attractivité et son niveau tant chanté, il est l’un de ceux qui accueille la diversité dans son sens propre. Pays hôte de la Ligue 1 Conforama, la France compte 294 footballeurs, suivi du Brésil avec 26 joueurs, soit 4 de plus que le Sénégal qui est la troisième nation la plus représentée avec 22 Lions devant la Cote d’ivoire (13), le Mali et l’Algérie (12).

« L’AS Monaco est en tête du classement des clubs de Ligue 1 Conforama avec 18 nationalités différentes. Une première place partagée avec les Girondins de Bordeaux. En bas de ce classement se trouve le stade Brestois avec seulement six nationalités différentes. Pour cette saison de Ligue 1 Conforama 2019-2020, 69 nationalités sont représentées », nous apprend la Ligue de Football Professionnel.

La côte sénégalaise en Ligue 1 peut se comprendre par le passé colonisatrice qui lie les deux nations. En réalité, les footballeurs sénégalais ont toujours marqué ce championnat. En dehors de Gana Gueye, Mbaye Niang, Keita Baldé etc., des Lions ont eu à faire vibrer les stades de Ligue 1, dont Jules François Bocandé, Mamadou Niang ou encore Moussa Sow, tous les meilleurs buteurs à leurs époques. De quoi montrer à quel point la Ligue 1 est une destination privilégiée pour les sénégalais.

L’amour qui existe entre les footballeurs sénégalais et la France est loin d’être fini avec les partenariats entre Génération Foot et Metz, Dakar Sacré Cœur et Lyon, pour ne citer que ceux-là. Pays formateur, le Sénégal ne garde presque plus ses pépites. Au cours de la saison 2019-2020, une vingtaine de footballeurs ont quitté le championnat local pour des pays étrangers. Des transactions effectuées mais assez muettes, malgré nos nombreuses tentatives pour en savoir plus auprès des clubs concernés.

Le mutisme au niveau des primes attribuées aux droits de formation ou leurs non-versements montre les zones d’ombre qui existent dans la gestion économique du football sénégalais qui traîne toujours le pas. A Génération Foot, Issa Soumaré est parti à Orléans, après Malick Cissé et Bakary Mané qui ont rejoint Hassania d’Agadir en Tunisie tandis que Ndiaga Yade et Ababacar Moustapha Lo ont rejoint FC Metz.

A Teungueth FC, Faly Ndaw de Teungueth Fc a signé en faveur du Club Africain (Tunisie), après le départ d’Ousmane Mané, formé à Diambars mais parti du Casa Sport à Hafia FC de Guinée. Le Casa Sports a aussi perdu Nicolas Jackson, parti à Villaréal (Espagne), Mamadou Youssoupha Badji qui a rejoint Bruges (Belgique) et Mamadou Lamine Danfa parti au FC Kolos Kovalivka en Ukraine cette année.

Mor Talla Nguer de l’US Gorée a rejoint Pau FC tout comme Ousseynou César Gueye du Jaraaf qui a signé en faveur de Bourges Foot, en France. Étincelant avec les U20, le jeune portier Dialy Kobaly Ndiaye de Cayor Foot a rejoint en début de saison le Stade de Reims ainsi que Mame Balla Tine et Cheikh Cory Sène de Diambars qui sont respectivement partis à Cholet et à Lens.

Meissa Ba de Dakar Sacré Cœur a signé à Troyes (ligue 2), Amadou Sagna et Moustapha Diatta de Cayor Foot au Club Bruges en Belgique, Souleymane Djimou Cissé de Stade de Mbour à Celta Vigo en Espagne, Arona Diawara de Ndagane FC à Cadiz, Formose Mendy de Darou Salam au FC Porto au Portugal, Lamine Diack d’Oslo Academy à Shkupi en Macédoine, Auguste Malo de Teungueth Fc à Al Najma Club au Bahreïn, Birahim Gaye et Abdoulaye Fall de Diambars au Al Shabab du Koweït.

Contrairement aux championnats du Maghreb ou d’Afrique du Sud, où l’attractivité est plus présente, le football sénégalais accuse un gros retard par rapport à sa professionnalisation. Du manque de sponsors aux problèmes de trésorerie, le football au pays de Jules François Bertrand Bocandé semble marcher avec un seul pied.

Ce qui nous amène à nous demander où va pourrait se demander où va l’argent du football, notamment celui des indemnités de formation des clubs sénégalais. Une question à mil équations que peu de dirigeants osent répondre d’où la peur de dévoiler leurs gestions calamiteuses sur les transferts de plusieurs de leurs poulains. Mais comment ces équipes qui ont fourni des dizaines de talents à l’Europe se trouvent-elles en déficit budgétaire, sachant qu’en cas de litige, la FIFA permet au clubs formateurs de la saisir par voie « écrite » ou postale.

L’on se souvient de l’année 2019, où le Sporting Clube de Lisboa avait touché 2,35 M €, grâce au mécanisme de solidarité lors du transfert de son prodige portugais, Cristiano Ronaldo, parti de Manchester United au Real Madrid en 2009. Aux cotés de la vente des ressources telles que le pétrole, le gaz, le fer, l’or etc., le football est l’un des marchés le plus lucratif et attractif dans le monde d’aujourd’hui.

Détenant de gros budgets, les écuries telles que le Real Madrid, bénéficient souvent de la formation des clubs méconnus qui leur livrent des pépites qu’ils vendent après ou qui leur font gagner des trophées qui leurs rapportent une dizaine de milliards sans la moindre redevance. Face à cette injustice économique, l’instance dirigeante du football mondial, la FIFA, a décidé en 2001, de mettre sur pied certaines mesures juridiques permettant aux clubs formateurs de toucher des indemnités en cas de transferts internationaux de leurs anciens joueurs, au prorata de leur présence entre 12 et 23 ans et du montant des transferts. Il est connu des textes de la FIFA, ce qu’on peut appeler l’indemnité de préformation.

Celle-ci est destinée au (x) club(s) du joueur pendant les quatre saisons précédant son départ pour un club pro (8000 € au total). Il est suivi de l’indemnité de formation. Elle intervient quand un joueur devient pro à l’étranger ou est transféré à l’étranger avant ses 23 ans. Les clubs concernés touchent 10000 € par année de formation entre 12 et 15 ans, puis de 10 à 90000 € entre 16 et 21 ans selon la catégorie du club formateur.

L’on pourrait aussi se demander comment s’applique les mécanismes de solidarités au niveau local ? Celles-ci s’appliquent quand un joueur pro, sans limite d’âge requis, est transféré d’un pays à un autre. Les clubs impliqués dans la formation touchent 0,25% du montant du transfert par année de formation entre 12 et 15 ans, et 0,5% de 16 à 23 ans.

Les clubs pros ont trente jours, à compter de la signature du contrat, pour rétribuer les clubs formateurs, qui ont, eux, dix-huit mois pour demander leur indemnisation. Mais comment comment fonctionnent les transferts au niveau des clubs encore une fois ?

Génération Foot semble nous apporter un peu plus d’explication par rapport à sa gestion, où la réponse semble venir du côté de la Moselle, où « la question s’est posée de continuer ce partenariat. Si les jeunes n’avaient pas de parcours de formation avant les 18 ans, c’est la loterie”, assure Bernard Serin, président messin depuis 2009. Ou alors, le continuer mais en le structurant en ajoutant de la formation au Sénégal.

On a trouvé avec Mady Touré un terrain de 16 hectares à Dakar. On a financé les bâtiments, l’hébergement, les installations sportives, les terrains, une zone de loisirs et récemment un collège-lycée (en mars 2019, NDLR). », pouvait-on apprendre du Président messin dans les colonnes de Sports.

« Au début, c’était un partenariat pour trouver des joueurs. Par la suite, on a construit un centre, le « Centre Amara Touré », pour accueillir les jeunes, inauguré en 2013 », indique Mady Touré. Sur le plan financier et matériel, Metz nous a beaucoup aidés. Depuis qu’on a le centre en 2013, on voit l’évolution de ces jeunes. » Depuis 2003, près de 10 millions d’euros ont été investis par le club lorrain ».

« Les jeunes de haut-niveau sont difficiles à attirer dans notre centre de formation. Il y a des clubs comme le PSG ou Lyon, qui sont plus puissants que nous. Au Sénégal, on peut attirer les meilleurs talents du pays. On ajoute les capacités de notre centre de formation à celle de Génération Foot. Le bénéfice est durable », explique Bernard Serin. Chaque année, les deux meilleurs joueurs de GF rejoignent Metz et ce sont des joueurs de très haut niveau ».

Depuis 2003, une trentaine de joueurs ont débarqué en Moselle. Tous n’ont pas réussi. Certains ont fait deux ans avant de partir en National ou CFA. Beaucoup ont eu un parcours vers le monde professionnel, parfois dans des équipes réputées ».

Certains sont aujourd’hui très connus comme Sadio Mané, vainqueur de la Ligue des Champions 2019 avec Liverpool, ou Ismaïla Sarr, passé à Rennes. « Malheureusement, ces talents comme Mané ou Sarr, on en a profité que brièvement », déplore Bernard Serin. Ce qui peut nous arriver de mieux, c’est de se pérenniser en L1 et de conserver plus longtemps ces talents. »

Aujourd’hui, Habib Diallo fait le bonheur du club messin. Deuxième meilleur buteur la saison passée en Ligue 2, le Sénégalais a démarré fort en Ligue 1 avec trois buts en deux matches. « Le club est devenu populaire au Sénégal et c’est un réservoir pour nous de jeunes talents. Cette année, on a 5 joueurs qui sortent de GF et qui composent les 25 de l’effectif. »

De plus, le FC Metz possède un troisième club partenaire depuis peu à Seraing en troisième division belge. « Le dispositif parait complet avec les trois clubs pour la détection, la formation et l’éclosion au haut niveau. », pouvait-on lire dans les colonnes de Sports France Info.

Après le Nigeria et le Ghana, le Sénégal se positionne donc comme le pays africain qui exporte le plus de footballeurs dans le monde, dont 59,6 % des footballeurs évoluant en première division, nous rapporte CIES. Une recherche qui rejoint la révélation de l’ancien sélectionneur du Sénégal jusqu’en 2015, Alain Giresse.

Je vais vous donner une statistique que j’avais faite avec un site professionnel de football sur le nombre de joueurs sénégalais qui jouent dans les premières divisions dans le monde et il y en avait plus de 600 joueurs. On peut dire que cela explique pourquoi les clubs sénégalais n’arrivaient pas à avoir de résultats en Champions League ou en Coupe CAF. », concluait l’invité du forum d’échange des journalistes africains il y a quelques jours.

L’on pourrait donc se demander où va l’argent des indemnités des transferts des joueurs sénégalais ? Est-il versé auprès des clubs formateurs ? Quel est le rôle de la FSF dans la récupération des indemnités non-versés aux clubs sénégalais ? Une enquête à la FBI que nous menons depuis plusieurs mois pour apporter un peu plus de lumière dans la gestion des caisses des clubs. A suivre …

Chérif Sadio

Reporter indépendant.

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