Retraité, Pape Malickou Diakhaté est de la vague des anciens footballeurs sénégalais prêt à casser les barrières dans le monde du management en Europe. Pour l’ancien capitaine de l’équipe nationale du Sénégal, il faut forcer les portes avec de la qualité.
Jeune entraîneur, Pape Malickou Dikahaté n’est pas pressé par rapport à son arrivée sur le banc d’une sélection nationale même s’il n’écarte pas la possibilité de ce challenge. « Qu’ils me laissent apprendre encore. Je dois apprendre et continuer à progresser dans mon domaine. C’est très tôt de parler d’un poste de sélectionneur. », nous dit-il.
«Je suis l’US Vandoeuvre, en régional 1 où j’entraîne et continue de passer mes études. Maintenant, je suis devenu un entraîneur titulaire après avoir été assistant à Haute du Lièvre. C’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup d’entraîneur noirs dans l’élite, mais je ne me fixe pas de barrière. Il faut forcer les portes et montrer ses qualités comme tout le monde. », nous dit-il.
Après la fin de ma carrière, je m’étais dit qu’il fallait que je passe mes diplômes de coach et de forcer les portes. On a les compétences. La majeure partie des pros pensent à aller entraîner, mais il faut suivre les formations qui sont assez soutenus et il faut prendre le temps de les faire. Le frein existe, mais il faut forcer les portes.», nous raconte l’ancien joueur de l’US Oukam.
Capitaine du Sénégal dans les années 2008, Pape se dit fier d’avoir défendu les couleurs de son pays. « Ma carrière en sélection nationale n’a pas été courte. J’ai commencé en 2003 et j’ai raccroché en 2012. Après la CAN (Bata, 2012), je suis rentré blessé à la cheville avec mes ligaments croisés. Le club était fâché, mais j’ai continué à répondre aux appels de ma patrie. », poursuit le coach de Vandoeuvre.
Quant aux systèmes de jeu des sélections africaines qui peinent à trouver le dernier carré d’as du Mondial, Diakhaté nous a trouvé une réponse qui semble bien poser le débat. Pour moi, les coaches s’adaptent beaucoup aux systèmes de jeu des adversaires. C’est ce qu’il faut arrêter. Et c’est pourquoi tout le monde dit que Pep Guardiola est le meilleur. Il ne faut pas se focaliser sur l’adversaire. Mais est-ce qu’en Afrique, le coach a le temps de mettre en place sa philosophie de jeu et de grandir avec ? C’est à voir. En tout cas moi, c’est l’une des raisons pour laquelle j’ai décidé de commencer plus bas. »
Pour ses modèles de techniciens, le jeune entraîneur de 35 ans nous cite des coaches allemands. « Lucien Favre (Dortmund), Julian Nigelsmann (Leipzig), Jurgen Klopp (Liverpool) m’inspirent beaucoup parce que le football moderne demande à avoir des joueurs de top niveau avec une assise tactique bien maîtrisée. », Oui, on me parle souvent à Simeone, mais ma vision du football n’est pas dans un système fermé. C’est pourquoi je suis plus attiré par les coaches que je viens de citer. », nous révèle l’ex-défenseur de Granada.
Pour la suite de sa carrière, Pape Diakhaté n’écarte pas l’hypothèse d’un retour au Sénégal. Revenir au Sénégal pour entraîner une équipe ? Pourquoi pas. Personne ne sait ce que l’avenir lui réserve. C’est possible parce qu’il faut toujours apprendre, mais il faut aussi se préparer et ne surtout pas se presser. Je me sens bien ici avec mon binôme Abass qui est aussi d’origine sénégalaise et nous sommes en train de bien faire notre travail ici. », conclu l’ancien capitaine emblématique de l’AS Nancy.