Que faut-il retenir du parcours de Pape Malick Diop ?

Capitaine lors de la Coupe d’Afrique 2000, Pape Malick Diop fut l’un des grands artisans de l’épopée 2002 des Lions du Sénégal, notamment à la Coupe du monde en Corée et au Japon.

Passé par la Jeanne d’Arc de Dakar (Sénégal, 1995 à 1999), Strasbourg (France, 1999 à Mars 2000), Norwich City (Angleterre, Mars 2000 à 2000), Strasbourg (France, 2000 à Novembre 2000), Neufchâtel Xamax (Suisse, Nov 2000 à Janvier 2002), Lorient (France Janv 2002 à 2005), Guingamp (France 2005 à 2006), Metz (France, 2006 à Avril 2008), Diop a marqué de son empreinte tout son parcours de combattant.

Pape Malick Diop était un défenseur central au physique impressionnant. En plus d’être intraitable au un contre un avec l’attaquant adverse, il possédait une relance assez propre. Il se fera connaître du monde footballistique lorsqu’il évoluera au FC Lorient avec qui il remportera la coupe de France 2002, après avoir perdu la finale de la coupe de la Ligue la même année.

Il vivra également des moments forts avec la sélection nationale du Sénégal, dont une finale de la CAN perdue en 2002, et surtout d’avoir participé à la coupe du monde de la même année en Corée et au Japon. En un mot l’année 2002 restera une grande saison pour lui. Né en 1974 à Cherif Lô au Sénégal, Diop, comme la plupart des jeunes sénégalais, apprendra le football dans la rue avant d’intégrer une des écoles de football qui commençaient à s’implanter sur le sol africain.

Avec du travail et surtout beaucoup de persévérance, il arrivera à montrer les qualités qu’il possédait et ce sera ainsi que les dirigeants de la Jeanne d’Arc de Dakar le remarqueront et tenteront le coup avec lui comme ils l’avaient fait dans le passé avec des joueurs comme Oumar Dieng, Roger Mendy etc. Et là, Pape réussira à s’imposer au centre de la défense du club sénégalais. Il prouvera à tout le monde qu’il avait le potentiel pour devenir un grand défenseur.

Après quatre saisons pleines, le sénégalais recevra une proposition venant de France, car, les recruteurs du RC Strasbourg l’avaient remarqué et étaient très intéressés par le potentiel du défenseur africain. Et ce sera ainsi qu’il quittera son pays natal, afin de rallier l’Europe pour essayer de s’y imposer. Il arrivera en Alsace en même temps que Gonzalo Luis Belloso, Mario Haas, Diego Hector Garay, Pierre Njanka, Pascal Camadini et Mamadou Bagayoko. Et le début du championnat 1999-2000 ne sera pas tout rose pour le club strasbourgeois. Ce qui vaudra le licenciement du coach Pierre Mankowski, succédé par Claude Le Roy.

Au niveau personnel, que ce soit sous les ordres de Mankowski ou Le Roy, Diop ne sera pas un titulaire indiscutable vu la concurrence qu’il y avait avec les Teddy Bertin, le polyvalent Habib Beye et voire le jeune Cédric Kanté. Il ne disputera que 19 matchs de l’exercice hexagonal où le Racing remontera la pente pour finir à la neuvième place en assurant son maintien, grâce aux quatre points d’avance qu’il avait sur le premier relégable.

En parallèle du championnat, Pape Malick disputera également quatre rencontres dans les coupes nationales où lui et ses coéquipiers atteindront les quarts de finale de la coupe de France ainsi qu’en coupe de la Ligue qu’ils perdront respectivement contre Calais (2-1) et Gueugnon (2-0). Mais avec les quelques problèmes rencontrés avec Le Roy, le sénégalais demandera à finir la saison dans un autre club et ce sera pour cette raison qu’il disputera à partir de Mars 2000, cinq rencontres du championnat anglais de D2 avec Norwich City. Pendant le peu de temps qu’il sera présent dans ce club, il pourra surtout s’entraîner avec un futur crack que deviendra Craig Bellamy.

Après son prêt en Outre-Manche de quelques mois, Pape reviendra en Alsace mais sa situation ne changera pas. Le Roy préférait utilisait Yannick Fischer, Valérien Ismaël, Nuno Mendes, Jean-Christophe Devaux, Bertin, Beye et Kanté. Alors Diop ne jouera que deux rencontres du championnat 2000/01 jusqu’au mois de Novembre 2000, date à laquelle il a demandé à quitter Strasbourg. Ainsi, ce sera de loin qu’il verra le club alsacien sombrer en championnat pour terminer bon dernier au classement (7 victoires, 8 nuls et 19 défaites) synonyme de relégation en D2 alors qu’au moment de son départ, Yvon Pouliquen allait remplacer Le Roy mais cela n’y a rien fait. Par contre le nouveau coach emmènera le Racing jusqu’en finale de la coupe de France qu’il s’adjugera en battant aux tirs aux buts, Amiens.

Finalement ce sera en Suisse que Pape trouvera refuge pour finir la saison 2000/2001 et plus précisément au Neufchâtel Xamax. Dans ce club? il retrouvera des compatriotes Henri Camara et Papa Bouba Diop qui l’aideront à bien s’intégrer dans son nouvel environnement. Même bien entouré? l’ancien strasbourgeois ne jouera pas beaucoup pour la fin du championnat suisse. Le coach Alain Geiger ne l’utilisera que six fois. Même avec le peu de rencontres jouées, le sénégalais arrivera tout de même à inscrire ses deux premiers buts depuis qu’il évoluait en Europe.

Alors, ce sera plus du banc de touche ou des tribunes qu’il verra ses coéquipiers terminer onzième sur douze, lors du tour préliminaire du championnat. Et cette position vaudra à Neufchâtel de disputer le tournoi de relégation afin d’éviter la descente à l’échelon inférieur. Le nouveau club de Diop arrivera à se maintenir en terminant premier de ce mini championnat. Par contre, au niveau personnel, la saison 2001/2002 sera meilleure pour Pape. Il deviendra titulaire au sein de la charnière centrale de Xamax, où il disputera seize rencontres jusqu’au mois de Janvier 2002, date à laquelle il sera transféré au FC Lorient.

Mais avant de partir, la situation du club de Neufchâtel était identique à celle de la saison précédente. Cette année-là, il terminera à la dixième position du tour préliminaire, synonyme de rejouer le tournoi de relégation qu’il remportera de nouveau, se maintenant une nouvelle fois en D1 suisse. Malick arrivera chez le promu lorientais en même temps que Johan Cavalli, Richard Martini, Pascal Delhommeau et Yvon Pouliquen, le nouvel entraîneur venu remplacer Angel Marcos pour dynamiser le club morbihannais, englué dans les dernières places du classement à cause de résultats très médiocres.

Jusqu’à la fin de l’exercice 2001-2002, l’ancien joueur de Xamax ne disputera que neuf rencontres et ne pourra éviter la dernière position du classement, synonyme d’un retour à l’échelon inférieur. Par contre, Pape et les Jacques Abardonado, Arnaud Le Lan, Seydou Keita, Tchiressoua Guel, Pascal Bedrossian, Pascal Feindouno et Jean-Claude Darcheville réussiront l’exploit d’aller en finale dans les deux coupes nationales. Si les Merlus s’inclinent (3-0) en coupe de la Ligue lors de l’ultime match contre les Girondins de Bordeaux de Kodjo Afanou et Alexei Smertin, ils réussiront à s’adjuger la coupe de France en battant en finale par un but à zéro le SC Bastia de Morlaye Soumah et Demetrius Ferreira.

Et ce sera Diop qui soulèvera le premier la coupe en tant que capitaine de Lorient. Avec le départ de plusieurs joueurs (Moussa Saïb, Delhommeau, Abardonado, Feindouno, Keita, Darcheville et Le Lan), le sénégalais deviendra un titulaire indiscutable, mais surtout un cadre de l’équipe bretonne au même titre que Patrice Loko, Samassi Abou, Cédric Chabert, Loïc Druon, Christophe Ferron, Yoan Bouzin et Antony Gauvin. Il jouera 28 matchs pour un but, lors de la saison de D2 2002-2003? où les Merlus échoueront de deux points pour finir sur le podium, afin de pouvoir accéder à l’élite juste un an après l’avoir quittée. En parallèle de l’exercice hexagonal, Pape et ses coéquipiers se comporteront bien en coupe de France. Ils atteindront les quarts de finale qu’ils perdront (2-0) contre Bordeaux.

A préciser que Pape jouera son premier match européen en coupe UEFA, où Lorient ne fera qu’un tour, car, il sera incapable de se débarrasser des turcs de Denizlispor. Après avoir perdu (2-0) en Turquie à l’aller, les bretons gagneront (3-1) au retour, mais ce seront leurs adversaires qui se qualifieront grâce aux buts inscrits à l’extérieur. Pour la saison 2003-2004, les dirigeants lorientais recruteront Christophe Bastien, Bakari Koné, Stéphane Pédron, Antonin Koutouan et surtout enregistreront le retour du coach emblématique de Lorient, Christian Gourcuff. Et même avec ces arrivées Pape et les Merlus échoueront une nouvelle fois au pied du podium mais cette fois-ci ils auront cinq points de retard sur le troisième, le surprenant Istres.

Avec les arrivées des jeunes Carl Medjani et Benjamin Genton, l’ancien strasbourgeois perdra sa place au sein de la charnière centrale bretonne. il ne jouera que quinze rencontres du championnat 2004-2005, où les Merlus finiront à 18 points du podium à cause de leur dixième position finale. Ce ne fut pas une grande saison pour Diop et les siens. Voyant qu’il avait perdu du temps de jeu, il décidera de quitter Lorient, mais restera en Bretagne. Il signera un contrat avec Guingamp, évoluant également en D2. La saison 2005-2006 sera très pénible pour le sénégalais. Il ne disputera en tout et pour tout que cinq matchs durant l’année (quatre en championnat et un en coupe nationale) à cause notamment de la concurrence de Johnny Ecker, Steeve Joseph-Reinette, Laurent Koscielny et Milovan Sikimic mais surtout du fait qu’il subira une grave blessure qui l’éloignera de longs mois des terrains.

Pendant l’été 2006, les dirigeants du FC Metz, qui venait d’être relégué en D2, viendront lui proposer un contrat afin de devenir un des leaders d’expérience de l’équipe mosellane pour guider toute la jeunesse de l’effectif composée de Sébastien Bassong, Franck Béria, Cheikh Matar Gueye, Laurent Agouazi, Ludovic Obraniak, Sébastien Renouard, Papis Cissé, Momar N’Diaye et Babacar Gueye etc. Et là, l’ancien guingampais sera l’auteur d’une énorme saison 2006-2007 en ne manquant que deux rencontres du championnat.Mais surtout en emmenant ses jeunes coéquipiers dans son sillage pour finir premier au classement, devançant de cinq points le SM Caen. Une grande année pour tous les messins pour avoir fait remonté leur club parmi l’élite aussi sec.

Par contre le retour en D1 ne se passera pas trop bien du fait qu’avec le petit budget que possédait Metz, les dirigeants n’ont pu faire un bon recrutement et que certains joueurs se blesseront et ce qui se fera que Diop et les siens réaliseront une saison 2007-2008 catastrophique. Ainsi à moitié de parcours du championnat, les Grenats occuperont la dernière position du classement avec seulement sept points. Ce qui provoquera le limogeage de Francis De Taddeo (on lui reprochait des choix très discutés) et ce sera Yvon Pouliquen (que Pape retrouvait une fois de plus sur sa route) qui lui succèdera et parviendra à redonner de l’envie à l’équipe messine.

Les résultats iront mieux, mais Metz ne pourra rattraper tout le retard subi en première partie d’exercice et ainsi sera condamné à redescendre en D2 dès la 33ème journée. Le seul rayon de soleil de l’année sera que les Grenats feront un beau parcours en coupe de France, où ils atteindront les quarts de finale qu’ils perdront seulement par un but à zéro contre le futur vainqueur de la compétition, le Lyon de Grégory Coupet et Fabio Grosso.

A préciser que dès que Pape Malick a su que son club redescendait à l’étage inférieur, il demandera à la direction messine de le libérer de la fin de son contrat pour qu’il puisse partir au Qatar, afin de trouver un club qu’il serait intéressé par ses services. Et ce sera pour cette raison que le sénégalais et le FC Metz rompront à l’amiable le contrat les liant en Avril 2008. Mais il ne trouvera jamais d’équipe au Qatar et ensuite il partira en Allemagne pour faire un essai dans un club de seconde division qui ne sera pas concluant. Alors, Pape prendra du recul pour finalement décider, à plus de 35 ans et surtout après deux ans sans jouer, de mettre un terme à sa carrière pendant laquelle il aura connu de grands moments forts en émotion.

Diop honorera 52 sélections pour deux buts avec la sélection nationale du Sénégal. Avec les Lions de la Téranga, il vivra de grands moments à commencer par la CAN 2000 où avec ses partenaires il atteindra les quarts de finale qu’il perdra (2-1) contre le futur finaliste, le Nigéria de Taribo West, d’Augustine Jay Jay Okocha Azuka et Godwin Okpara. La consécration arrivera pour Pape et les Tony Silva, Ferdinand Coly, Aliou Cissé, Omar Daf et tous les autres pendant l’année 2002. Toute la bande de potes qu’étaient les joueurs sénégalais ira jusqu’en finale de la CAN 2002, mais les Lions de la Téranga ne pourront s’adjuger le titre suprême du continent africain, car, après un bon nul (0-0), ils perdront la finale aux tirs aux buts contre le tenant du titre, le Cameroun de Rigobert Song, de Patrick Mboma et Salomon Olembé.

Pendant l’été de cette même année, Diop et ses coéquipiers se feront connaître aux yeux du monde en réalisant un surprenant parcours en coupe du monde, où ils atteindront les quarts de finale qu’ils perdront contre la Turquie par un but à zéro, grâce au but en or. Les sénégalais avaient le potentiel et surtout le talent pour essayer d’aller jusqu’au bout de la compétition. Les Lions avaient battu les français, tenants du titre, au match d’ouverture par un but à zéro à la surprise de tous.

La dernière compétition que Pape Malick participera avec sa sélection nationale sera la CAN 2004 où il atteindra les quarts de finale qu’il perdra (1-0) contre le futur vainqueur de la compétition, la Tunisie de Roger Lemerre. L’année 2002 restera la plus aboutie de Malick, vainqueur de la coupe de France et finaliste de la coupe de la Ligue avec Lorient et finaliste de la CAN au Mali avec la sélection nationale du Sénégal. Il goûtera a un énième trophée en 2007 sous les couleurs du FC Metz, champion de France de Ligue 2.

Après la fin de sa carrière, l’ancien défenseur avait entamé une reconversion pour devenir entraîneur. Lors de la saison 2018, il était coach assistant à Neuilly Sur Marne, où il n’officie plus depuis une saison. Lors de la rencontre en hommage en la mémoure de la légende Jules François Bocandé à Dakar, l’on avait aperçu l’ancien défenseur à la couverture et à la relance propre sur la pelouse, au coté des Aliou Cissé, Amdy Faye, Didier Drogba, Mickael Essien, El Hadj Diouf etc.