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Sa carrière, Co-Organisation CAN 2025, sa relation avec Thiès, la CAN en Janvier en Juin, Kaba Diawara à coeur ouvert

C’est un Kaba Diawara très détendu qui s’est prêté aux questions des supporters de l’OM au Sénégal sur Instagram ce week-end. Après avoir commenté le match qui opposait le club stanbouliote de Besiktas à Antalyaspor (victoire des visiteurs 1-2) en Supelig Turque, l’ancien international guinéen qui a porté le maillot de l’Olympique de Marseille lors de la saison 1999-2000 est revenu avec les sénégalais sur l’ensemble de sa carrière internationale et en club. Il a évoqué aussi l’actualité du football africain, et n’a pas manqué de donner son point de vue personnel sur l’éventualité d’une CAN à deux en 2025.

Kaba Diawara aurait pu être né à Thiès, au Sénégal, où sont nés tous ses six grands frères et sœurs. Le papa, militaire de formation et ayant fait sa carrière en France, devait choisir un pays où installer sa famille, puisqu’en Guinée la sécurité n’était pas au meilleur niveau, par rapport aux ressortissants guinéens ayant travaillé en France. C’est ainsi que son père a choisi d’installer la famille à Thiès. « Sur 8 frères et sœurs les 6 sont nés à Thiès. Je suis le 7e donc j’aurais pu être né là-bas ! Mais finalement ils sont allés en France et je suis né à Toulon. Et c’est là que nous sommes restés jusqu’à ce que je commence une carrière de footballeur. » 

Kaba Diawara et le Sénégal : 

Un destin qui aurait pu faire de lui un international sénégalais, si le pater n’avait pas décidé de retourner dans l’hexagone avec la famille. Et c’est d’ailleurs avec force humour que celui qui a eu 29 sélections pour 11 buts avec le Sily national, se souvient de cette fameuse rencontre de quart de finale entre la Guinée et le Sénégal, lors de la Can en Egypte en 2006. Un humour aujourd’hui, mais qui lui a causé des sueurs froides à l’époque : « Ce match contre le Sénégal en 2006 je ne devais même pas le jouer ! J’ai eu un malaise le jour du match vers 5h du matin juste avant l’heure de la prière. Je me retrouve à trembler. Certains disaient que ce sont les marabouts sénégalais qui m’avaient eu, d’autres disaient que ce sont des joueurs guinéens »

Dans un milieu où parfois certaines croyances mystiques sont évoquées, les conclusions ne manquent pas, et le diable n’est jamais bien loin. « Mohamed Sylla avec qui je partageais ma chambre est allé réveiller le docteur et le staff médical. On m’a mis des perfusions. Jusqu’à 11h j’étais en plein délire dans mon lit. Le sélectionneur me demande si je pouvais jouer je lui dis que je ne savais pas ; mais les autres joueurs m’ont convaincu de jouer. » 

Mais ironie du sort, Kaba jouera même ce match et sera l’auteur de l’ouverture du score. Une action de jeu qu’il raconte entre deux éclats de rire : « Tony je ne sais pas ce qui lui a pris. On se connaissait déjà dans le championnat de France ; il a voulu contrôler attendre que le pressing arrive. Et ça il ne faut pas le faire avec moi parce que je sais je cours vite. J’y suis allé je l’ai pressé et il ne savait pas que j’allais arriver si vitre. Sur Souleymane Diawara j’ai failli faire un crochet intérieur. Mais comme je n’étais pas bien je me suis dit qu’il fallait assurer le but, en me disant ‘t’es pas Pascal Feindouno reste tranquille’ ! ». Diawara aura été un des hommes clés de cette rencontre, malgré la défaite contre le voisin sénégalais. 

Ses débuts dans le football :

Mais un autre destin aurait pu s’offrir à l’enfant de Toulon dans le milieu du football, au Sud de la France. Avec un père très exigent, les avis n’ont pas manqué de diverger, quand il s’est agi de choisir entre le football et les études. Très jeune et assez performant avec son club toulonnais, Kaba fait déjà rêver les grands de France, suffisant pour faire changer d’avis le Papa.  « J’avais 18 ans quand j’ai commencé à jouer au football en national ; il y avait la coupe Gambardela où on a été jusqu’en demi-finale. Mais moi je voulais aller à l’Om parce que Castanieda (entraineur des U20 de l’Om à l’époque, ndlr) voulait me recruter. En fait avec le Sporting Toulon on les avait battus 3-2 et j’avais mis un doublé, alors que y avait des joueurs comme Bobo Baldé Ludovic Asuar etc. sous les couleurs de l’Om. »  

Kaba Diawara a donc tapé dans l’œil du technicien marseillais en produisant un match de gala. Seulement voilà, les recruteurs bordelais ont eu le flair, et ont réussi à ravir la palme aux marseillais. « Patrick Batiston est venu parler à mon père et lui a promis que je ferais des études en même temps à la fac à Bordeaux, une possibilité que l’Om n’offrait pas, car j’étais en classe de Terminale. J’ai dit à mon père que Marseille c’était juste à côté de Toulon donc pas loin de la famille. Mais en tant qu’ancien militaire, il tenait aux études. C’est ainsi que je suis parti à Bordeaux. Finalement le football a pris le dessus. »

La particularité de Kaba Diawara est qu’il a connu plusieurs clubs au sein de sa carrière, entre la France, l’Espagne, l’Angleterre, le Qatar, la Turquie entre autres. Mais lorsqu’il évoque ses débuts professionnels, on sent la passion monter dans sa voix : « Mon doublé avec Bordeaux face à l’Om en Septembre 1998 est un match fondateur de ma carrière, même si j’avais participé auparavant dans l’épopée de la ligue des champions sans jouer, avec les Zidane Dugarry etc. ». Aujourd’hui avec le recul, il évalue son passage à l’Om plutôt avec une dose de malchance : « je suis arrivé jeune et blessé à Marseille, et avec la pression c’était difficile en plus on n’avait pas très en forme. Ensuite le coach Courbis qui m’avait fait venir a été remercié en Octobre et les choses étaient devenues confuses ». 

Cependant la réussite lui a souri aussi à l’Olympique de Marseille. En dernière journée des matchs de poule de la ligue des champions 1999-2000, l’Om ne doit pas perdre face aux croates du Dynamo Zagreb. Mais l’Om est menée, et il reste une dizaine de minutes. « C’était le dernier match de poules en ligue des champions, cela se passait mal en championnat pour nous. Mais comme on venait juste de battre Manchester United, on ne pouvait pas perdre contre les croates. J’ai eu plusieurs occasions dans ce match et heureusement je marque le but de l’égalisation. ». L’Om rejoindra la 2e phase de poules à l’issue de ce match, dans un groupe où elle retrouve Chelsea, la Lazio et les autrichiens de Strum Graz. 

La Can 2025 entre la Guinée et le Sénégal ? 

Evoquant l’actualité brulante du moment à savoir l’éventualité d’une co-organisation de la CAN2025 entre la Guinée et le Sénégal, Kaba Diawara a d’emblée préciser parler en son nom personnel car « n’étant pas membre du comité d’organisation »

Selon lui, la Guinée, qui a proposé un dossier pour avoir la CAN 2023, et le hasard du calendrier a fait qu’elle a été remise à 2025, doit pouvoir normalement organiser cette Can à elle seule. « Mais comme il se dit aussi que le Sénégal serait intéressé par une co-organisation pourquoi pas ! Je pense que cela devrait marcher à mon avis et ce serait une bonne chose puisque les deux pays sont frontaliers. Je n’y vois pas d’inconvénient ».  

Par contre, l’ancien international et ex joueur du Paris Saint-Germain pense que ce serait une occasion pour son pays d’organiser à elle seule une Can et de se retrouver la capitale sportive de l’Afrique en l’espace d’un mois : « si j’ai des appréhensions peut-être que ce serait de ce côté-là. Maintenant si les gens parviennent à s’entendre en étant des personnes intelligentes et crois que c’est le cas, en tenant compte du temps qui reste cela peut se faire. J’ai envie que la Can se joue en Guinée afin qu’on montre à l’Afrique que l’on sait organiser et qu’on sait recevoir nos hôtes ». 

La Can en Janvier ou en Juin ? 

L’ancien capitaine du Sily considère que la Can en janvier peut être problématique pour plusieurs raisons, en ce sens que « c’était souvent une condition pour que certains clubs t’engagent ». Autre argument de taille selon lui, « si on se remet à jouer la Can en janvier c’est clair que cela va être un frein pour certains joueurs et clubs. Imagine un joueur clé d’une équipe qui doit s’absenter du 15 décembre jusqu’à fin Janvier, il revient fatigué avec une compétition en plus, d’autant qu’en Premier League il n’y a pas de trêve hivernale, mine de rien le joueur peut rater une dizaine de matchs. Un club comme Liverpool où il y a Sadio Mané Mo Salah et Naby Keita va être un des premiers à trinquer ! » 

Le risque pour les joueurs africains est que les clubs vont hésiter à acheter un joueur qui va partir en Can tous les deux ans, et cela le sera encore plus pour des joueurs jeunes, car il y a un gros investissement en plus de la revente qu’ils vont espérer. « Ainsi les grands clubs européens risquent de retourner vers les brésiliens et les sud-américains, et le football africain va encore en pâtir »., conclut-il d’un ton désespéré.  

A propos de la Guinée sur la Can 2021 au Cameroun : 

« Dans notre groupe nous sommes pour le moment 1ers avec une victoire et 1 match nul donc 4 points. Nous espérons nous qualifier mais il faudra travailler », déclare fièrement le nouvel entraineur adjoint du Sily national, non sans manquer de proposer une bonne approche concernant la manière dont les 4 prochaines journées des éliminatoires seront jouées : « jusqu’à la preuve du contraire la Can se jouera en Janvier, et il va falloir jouer 4 matchs, 1 en septembre, 2 en octobre et 1 en novembre et le tour est joué et le tirage peut se faire en décembre. Je pense que cela ne gênerait pas les clubs, et permettrait aux joueurs de pouvoir venir défendre leur nation à la Can 2021. »

Pour la sélection guinéenne aussi Kaba Diawara reste optimiste, et croit que si le staff garde la génération actuelle cela peut aboutir à quelque chose, pourvu qu’ils s’appuient

sur des joueurs qui sont en train de s’affirmer un peu partout en Europe : « pour l’équipe A il y a Moukhtar Diakhaby de Valence, il y Serhou Guirassy d’Amiens, de même que Abdoulaye Touré de Nantes. Il y a même Bouna Sarr aussi que nous avons contacté mais pour le moment il ne se sent pas prêt. Si nous avons ces quatre joueurs qui acceptent de venir participer au projet je pense que nous pouvons aspirer à se hisser dans le top 8 top 4 africain ». 

Pour rappel, dans les éliminatoires de la Can 2021, la Guinée est à égalité de points avec le Mali dans le groupe A (4 points), en compagnie de la Namibie et du Tchad. Le Sily était allé faire match nul 2-2 à Bamako, avant de s’imposer 2-0 devant la Namibie 0 Conakry. 

footsenegal.com

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