Edouard Mendy : «Quand j’avais senti que mon doigt était cassé pendant l’échauffement»

La dernière grand-messe du football africain reste un gout d’inachevé. Une compétition que le Sénégal a failli survoler avec la génération d’Edouard Mendy, blessé lors de l’échauffement de la rencontre face au Kenya. Une situation que le Lion nous a récemment racontée lors d’une interview accordée à notre rédaction.

« J‘étais en plein transfert et je disputais une grande compétition internationale qui est la Coupe d’Afrique des Nations, un rêve de gamin. Dès les préparations, on sentait tous dit qu’on pouvait bien gagner cette compétition, mais c’est arrivé au mauvais moment malheureusement. », a dit Edouard, lors d’un entretien qu’il nous a accordé. Je peux dire que c’est arrivé au mauvais moment, mais c’est ce qui devait m’arriver. Je l’avais accepté comme un coup du destin et je continue d’avancer aujourd’hui. J’avais déjà eu ce genre de blessure auparavant. Il fallait que Alfred Gomis s’échauffe le plus rapidement pour ne pas perdre du temps.», révèle le Lion qui avait suivi la victoire (3-0) des siens en dehors de la pelouse.

Edou, conscient de sa blessure, aurait pu continuer l’échauffement s’il n’avait peut-être pas insisté. Le docteur pensait que ce n‘était pas grave. Je lui avais dit que non, c’était cassé. Il faut savoir qu’au niveau des doigts, je suis hyper relaxe et je sentais déjà que mon doigt était cassé. Quand j’étais parti dans les vestiaires, il a vu que mon doigt commençait à avoir du bleu. », poursuit le portier rennais. Après le match et la qualification en 8e de finale, je suis donc parti à l’hôpital. Ils voulaient m’opérer là-bas (Ndlr : en Egypte), mais j’avais refusé, car, j’avais déjà un docteur à Reims qui était très bon. C’est ce dernier qui m’avait opéré deux jours après. », nous disait-il lors de notre Live Instagram.

Un mois d’absence avait été retenu pour Édouard Mendy. Le gardien sénégalais venait d’enregistrer 14 clean sheets en Ligue1 Conforama la saison d’avant-CAN. Il fallait donc rester hors des pelouses pendant plus de 30 jours, suite à sa brève ostéosynthèse. Une blessure qui arrive au moment où le Lion était sur les tablettes de son ancien club, l’Olympique de Marseille et de certains clubs étrangers. « J’étais dans une période de transfert.

Je savais que certains clubs allaient demander mon indemnité au Stade de Reims et que d’autres allaient se retirer. Rennes a négocié et je remercie ses dirigeants qui m’avaient très tôt rassuré, me faisant savoir que ma blessure n’enlèverait rien à mon transfert chez eux.», se souvient l’ancien portier du Le Havre.

De retour au Caire pour accompagner ses coéquipiers, Edouard Mendy a assisté à la défaite (1-0) des siens devant l’Algérie. Une défaite très tôt actée par les champions d’Afrique, grâce au but matinale de Bagdad Bounedjah (2’). « La finale ?  C’est déjà dur de le regarder de l’autre côté, mais je savais que les amis allaient se donner à fond. Certes, ma blessure m’a écarté des terrains, mais je suis resté à fond derrière l’équipe. On avait cet esprit de revanche par rapport au match de poule qu’on avait perdu face à la même équipe.

C’était dur de prendre un but (2^e minute) en début de match. Et ce but de Bounedjah avait conforté nos adversaires dans leur plan de jeu », rappelle Edouard qui prend le contre-pied des observateurs qui pointe du doigt une supposée erreur du portier titulaire du soir. On ne peut rien reprocher à Alfred Gomis sur le but qu’on avait pris. C’est difficile pour un gardien d’arrêter un ballon comme ça. La balle a été contrée et sa trajectoire a été changée. Comme je le dis, il faut apprendre de cette défaite et avancer parce qu’on a de bons joueurs dans cette équipe. »

Les algériens voulaient très tôt marquer pour tout fermer derrière. C’est ce qu’ils avaient fait, car, ils savaient qu’ils étaient bons défensivement. Nous avions fait ce que nous pouvions, mais nous n’avions pas pu y arriver. C’est dur de dire qu’on aurait pu mieux faire que d’autre, mais il faut tourner la page et penser à aller chercher la prochaine en se servant de cette finale comme repéré. ». Pour Mendy, le Sénégal n’était juste pas dans son jour. Il ne manque pas grand-chose à l’équipe pour gagner une Coupe d’Afrique. On a été en finale, marquant beaucoup de buts tout en encaissant très peu. Ce qui était déjà positif.

Le coach avait fait jouer presque tout le monde. Je dirais que nous avions tous trouvé du temps de jeu dans cette compétition (Ndlr : seul Pape Abdou Cissé n’avait pas disputé la moindre minute parmi les 23 joueurs). Il ne manquait vraiment pas grand-chose à cette équipe que nous avons. Il faut garder ce match contre l’Algérie comme un souvenir et avancer encore une fois. », insiste le portier des Lions (Ndlr : 33 matchs, 31 buts encaissés et 13 clean-sheets enregistrés, cette saison) qui vient de valider la qualification en Champions League avec le Stade Rennais pour la saison à venir.