La surprenante reconversion de Daniel Bocandé

Après les pelouses, place au podium, mais pour chanter. Jouer dans les stades, Daniel Bocandé le fera certainement dans les prochaines années, mais pas pour du football. Jeune retraité, l’ancien espoir sénégalais est aujourd’hui l’une des valeurs montantes de la musique Afro-beat en Lorraine (France).

Le football est un monde qui peut parfois vous sembler bizarre. En réalité, le talent seul ne suffit pas pour devenir un grand footballeur. Quand il y a les uns qui deviennent des agents de joueurs ou des dirigeants dans le monde du football, il y a les autres qui prennent le contre-pied. Comme Royston Drenthe, Danny a embrassé la carrière d’artiste depuis un certain temps. Une reconversion assez surprenante pour un athlète qui avait tout d’un bon footballeur.

Après un départ en fanfare au Casa Sports (Ndlr : Ligue 1 Sénégal), Daniel Bocandé était pressenti pour devenir le successeur de son père, Jules François Bertrand Bocandé (Ndlr : Meilleur buteur de la Ligue 1 française en 1986 / FC Metz). Le nom du papa a dû non seulement pesé, mais le facteur chance et santé sont aussi passés par là.

Attaquant du Casa Sports dans les années 2000, Daniel Bocandé avait étalé sa classe lors du match de la paix entre le club des verts et blancs et l’équipe nationale du Sénégal, à Aline Sitoé Diatta. Face aux teigneux défenseurs des Lions tels que Aliou Cissé, Habib Bèye, Omar Daf, Ferdinand Coly ou Malick Diop, Danny et sa bande composée de « Mbaye Nder », d’Ahmeth Niang, de Ziegger, etc. avaient livré un match correct contre les hommes de Bruno Metsu, en route pour la Coupe du Monde 2002.

De là, le fils de la légende « Essamay » prend un envol. International olympique, Bocandé fils avait failli envoyer le Sénégal aux Jeux Olympique d’Athènes avec la belle génération de Abdou Kader Mangane (Neuchatel / Suisse), Ibrahima Diédhiou (Casa Sports puis Paris Saint-Germain / France), Abdou Lahad Sylla (Jaraaf), El hadji Madior Ndiaye (Douanes), Pape Waigo Ndiaye (Hellas Vérone), Pape Amadou Diouf (Jeanne d’Arc), Badara Sene (Sochaux / France), Ousseynou Ndiaye (Aldo Gentina), Mouhamed Adama Sarr (Milan AC), Pape Bakary Camara (Douanes), coachée par Abdoulaye Sarr et Mayacine Mar.

Les Lionceaux étaient bien partis pour disputer les premiers Jeux Olympiques, après leurs succès (2-0) à Léopold Sédar Senghor avec la réalisation de Daniel Bocandé et un but contre son camp du défenseur nigérian. Il fallait attendre le retour à Kano pour voir les sénégalais réduire leurs chances de regagner la capitale Grecque. Ils rentrent avec une défaite (2-0), dont le bourreau fut Endurance Idahor, synonyme de la perte de la première place du classement de la poule A après un goal-average (+3 contre +1) à l’avantage du Nigéria. L’obligation de s’imposer face à la Tunisie était en ligne de mire, mais les chances étaient minces pour une première qualification, puis que les « Flying Eagles » étaient plus que jamais prêts à finir en tête du classement final.

Après donc une carrière de footballeur qui l’a mené du Casa Sports à Metz (France), Reading (Angleterre) puis à Louhans-Cuiseaux (France), l’ancien buteur des U23 sénégalais s’est reconverti musicien et entame une vie d’artiste en Lorraine où il vit avec sa famille. Peu après avoir dirigé le club qui porte le nom de son papa (Académie Jules François Bocandé), Daniel n’a pas hésité à basculer du coté de sa deuxième passion. Désormais plongé dans l’afrobeat, Danny a sorti quelques tubes visualisables sur Youtube.

Aujourd’hui devenu « Daymons », l’artiste franco-sénégalais surprend plus d’un dans sa reconversion, mais montre tout de même des qualités d’un passionné de la musique, bercé par les sonorités casamançaises du Touré Kunda, de l’Orchestre Casamance, de Manu Biagui pour ne citer que ceux-là.