Matar Ba : «Ce n’est pas au Ministère des sports de décider de la reprise du championnat»

« Ce n’est pas au ministère des sports de décider de la reprise du championnat.», pouvait-on entendre. Le retour du football dans les stades du Sénégal continuera de se conjuguer au conditionnel. Si l’on se fie aux propos du Ministre Matar Ba, rien ne garantit le retour du « sport roi ».

«Nous sommes parmi les premiers secteurs à renforcer l’Etat dans sa position. Quand il s’agira de reprendre, nous prendrons nos mesures pour sauver le monde sportif et accompagner les acteurs. », répondait-il à nos confrères de l’Association Nationale de la Presse Sportive du Sénégal (ANPS) dont il était l’invité dans un forum de discussion via l’application WhatsApp.

A l’image de bons nombre de pays touchés par la propagation de l’épidémie du Coronavirus, le Sénégal est en train de subir l’hémorragie qui touche toute l’humanité, aux arrêts depuis plus d’un mois. « Pour que le sport sénégalais ne soit pas le plus touché après le coronavirus ? Nous travaillons les membres des fédérations sportives pour s’outiller, travailler intelligemment pour pouvoir agir efficacement. », a dit le Ministre des sports sénégalais.

Contrairement à la Guinée, le pays de Sadio Mané n’a pas annulé son championnat. Une suspension dont la fin n’est pas encore définie, puis que la fédération n’a pas encore dévoilé la date de la reprise. Pour le Ministre des sports : le sport n’a jamais été oublié par l’Etat. « La pandémie est une parenthèse qui mérité non seulement de l’attention, mais une analyse profonde. », nous dit-il. C’est pourquoi nous travaillons avec les finances pour pouvoir accompagner efficacement le sport. »

« Nous nous sommes engagés avec les instructions du gouvernement pour accompagner tout le monde sportif. Nous savons que le manque d’activité fait souffrir les acteurs du sport, mais je voudrai rassurer tous les sportifs du pays sur notre volonté à les accompagner. Il y a des fédérations qui ont eu le réflexe de produire des documents qui attestent l’impact du coronavirus dans leurs disciplines. Et tout cela nous permettra d’agir et d’éviter la polémique et de mettre la main là où il ne le faut pas. Nous continuerons à trouver les voies et moyens pour accompagner le monde sportif. »

« L’impact est présent au niveau des clubs. Au niveau du Ministère, nous travaillons avec la Ligue Pro et la Ligue Amateur pour voir comment apporter notre contribution pour accompagner les équipes. Tout le monde y compris le paysan sénégalais subit la crise actuelle, mais c’est avec beaucoup d’intelligence nous nous pourrons être efficace. D’ailleurs, la FSF avec ses segments sont en train de travailler pour produire des documents qui vont nous élucider sur les impacts, afin de nous permettre d’être efficaces à notre niveau. »

« Je suis de ceux qui pensent que beaucoup de choses vont manquer à la vie sénégalaise sans une activité sportive. Nous pensons tous à la reprise, mais nous sommes assez responsables pour ne pas faire du n’importe quoi. Ce n’est pas au Ministère des sports de dire quand est-ce que nous devons reprendre la compétition. C’est pourquoi je demande aux fédérations qui avaient des activités, de réfléchir autour des solutions à proposer pour la reprise de la compétition et l’Etat sera là pour les accompagner. Les autorités sanitaires sont en train de faire leurs travails et s’il y a des manquements, l’Etat les apportera. Mais pour l’instant, rien ne garantit qu’on va reprendre à une telle date ou un autre. »

PROLONGATIONS DU MANDANT DANS LES FÉDÉRATIONS…

« Une fédération n’a pas le droit de prolonger son mandat. Les textes qui régissent les disciplines sportives viennent des lois et règlements du pays. Sauf un cas d’exception, il n’y a pas une possibilité de pousser les textes qui parlent de la limitation des mandats. Ceux qui sont au niveau des fédérations concernées doivent respecter les calendriers. S’il y a dépassement, il y a au niveau du Ministère, quelqu’un qui se charge des activités physiques et sportives et qui regardent si les textes sont respectés ou pas. Au cas échéant, les pousser vers des renouvellements. »

LES INFRASTRUCTURES…

« Pour les infrastructures sportives, rien n’a changé. Que ça soit Diamniadio ou de Stade Olympiques, tout va bientôt démarrer. Les chantiers qui étaient déjà encours vont continuer. Nous avons en face de nous l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse. Je prends l’exemple du Stade de Mbacké qui a ses ouvriers qui étaient déjà présents sur les lieux. Il a connu des avancés et l’entrepreneur a déjà eu des raccordements pour avoir de l’eau sur le site. Le chantier est alimenté et les travaux sont démarré. Et c’est le retour que j’ai de l’entrepreneur et du Directeur. Ce qui pourrait nous retarder par rapport aux travaux viendrait peut-être du matériel qui devrait venir de l’extérieur. Sinon, je vous assure que le travail se poursuivra. Il n’y a pas d’impact par rapport à l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse. Le Président du comité olympique a déjà parlé avec le chef de l’Etat pour lui rassurer qu’il n’y a aucun changement par rapport à l’organisation. Le Sénégal continue de travail avec son comité olympique national pour ce rendez-vous. »

STADES DEMBA DIOP, LEOPOLD SENGHOR, OLYMPIQUE, MBACKÉ…

« La suspension des compétitions est géré par mon Ministère comme les fédérations ont pu le constater. La question du Stade Demba Diop revient toujours au centre du débat. Il est déjà remis à la fédération qui est en train de travailler avec un groupe d’experts, avant d’aller solliciter les financements auprès de la FIFA comme indiqué le protocole. Pour la réfection du Stade Léopold Sédar Senghor, le processus est bouclé avec la Chine. Commencer ces genres de travaux demandent à avoir une cinquantaine d’ingénieurs ou plus qui descendent dans le pays. Mais avec la fermeture des frontières, le travail ne peut pas démarrer.

Nous avions déclaré le démarrage des travaux du Stade Me Babacar Sèye dont la cérémonie de pose de première pierre n’a pas pu avoir lieu à cause de l’arrivée de la pandémie. Mais l’entreprise ne va pas tarder à aller Saint-Louis dont le Maire Mansour Faye est conscient du soulagement que cette infrastructure pour apporter aux populations de sa ville. Si l’Etat met des milliards dans les infrastructures mis à la disposition des collectivités locales, il y va de la responsabilité de ces dernières de prendre les mesures idoines pour mieux les gérer. Nous travaillons avec le Chine dans la formation au niveau des collectivités pour mieux prendre soin des infrastructures. »

Il n’y a plus de compétitions internationales. Il n’y a pas d’inquiétude à ce propos. Il y a beaucoup de sénégalais qui suivent les compétitions internationales auxquelles le Sénégal prend part en se prenant en charge, mais il y a en a d’autres, des personnalités qui ont marqués le sport sénégalais, d’anciens Premiers Ministres qui sont au Sénégal et que l’Etat invite avec une prise en charge du budget qui est monté pour l’occasion.»

CANDIDATURE Me AUGUSTIN SENGHOR A LA CAF, PAPE DIOUF…

« J’entends les gens parler d’une éventuelle candidature de Me Augustin Senghor, mais il faut se référer à sa réponse dans laquelle il nous dit qu’il n’est pas candidat à quoi que ce soit. Ce qui est clair, c’est qu’il a les qualités pour être Président de la CAF. Mais il a déjà répondu à cette question et je préfère me référer à sa réponse. », a dit le ministre qui a répondu à la question de savoir si son département pense à attribuer le nom d’une infrastructure à l’ancien Président de l’Olympique de Marseille. Nous pleurons toujours Pape Diouf. Ce n’est pas en lui donnant le nom d’une infrastructure qu’il sera immortel. Non, il l’est de par son parcours. Nous prions toujours pour le repos de son âme. », a conclu Matar Ba.