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Matar Thioune : «Je courais 10 km pour aller aux entraînements»

De la Linguère de Saint-Louis à Molde en Norvège, MatarThioune a eu une carrière professionnelle très riche. Celui qui a défendu à plusieurs reprises les couleurs du Sénégal sans disputer de CAN revient sur son passage en sélection et en club, sans oublier sa reconversion.

Entretien.

Que devient Matar Thioune ?

La saison dernière, je jouais à Hinna FK (3ème division). Je coachais aussi les joueurs de moins de 15 ans. En même temps, je faisais des études en kinésithérapie. Je prépare ma reconversion.

Vous avez été en équipe nationale entre 2006 et 2011. Quels sont vos bons et mauvais souvenirs.

Je n’ai pas de mauvais souvenirs. Toutefois, il y a des regrets. Par exemple, en 2011, j’ai participé aux éliminatoires de la CAN 2012 en Guinée équatoriale et, malheureusement, je n’ai pas été sélectionné.À la CAN 2006, j’étais à l’époque le meilleur footballeur local. Guy Stéphan m’a sélectionné pendant deux matchs avant d’être limogé. Abdoulaye Sarr et Amara Traoré l’ont remplacé et ne m’ont pas sélectionné pour la CAN en Egypte. Je ne pouvais pas concevoir être le meilleur footballeur local sans pour autant être sélectionné pour la CAN. Dans tous les pays du monde, le meilleur joueur local participe aux compétitions continentales. Il faut aider les jeunes talents à progresser. Je profite de cette tribune pour appeler à suivre et aider les locaux. La preuve, les meilleurs joueurs de l’équipe nationale sont passés dans le championnat sénégalais.

Vous avez passé de belles saisons à Molde, avec notamment un titre de champion de Norvège en 2011, sous la houlette de Olé Gunnar Solskjaer, actuel coach de Manchester United…

Oui,Ole Gunnar Solskjaer était notre coach. D’ailleurs, je ne suis pas surpris de sa nomination à la tête de cette grande équipe d’Angleterre. C’était un rassembleur qui respectait tous les joueurs. Il y avait de la discipline. Tout le monde venait à l’heure et personne n’avait envie de perdre sa place de titulaire. Chacun voulait prouver qu’il était le meilleur. Il y avait un esprit de concurrence très sain. Il avait une manière technique de nous entraîner, tout cela a abouti à ce sacre.

Vous aviez failli rejoindre le FC Copenhague de Danemark. Pourquoi cela n’avait pas abouti ?

Lorsque qu’on me décernait le prix de meilleur milieu de terrain, j’étais à côté du coach Stal Solbakken du FC Copenhague. Il me dit qu’il me voulait dans son équipe et je lui rétorquais d’en parler à mon agent.Solskjaer ne voulait pas que je quitte le club. Et, lorsque qu’on m’a voulu en Allemagne, Olé n’était toujours pas d’accord. Je lui ai fait savoir que je voulais quitter Molde.J’y avais fait trois ans avec des résultats, et cela suffisait. J’étais encore sous contrat. J’avais boudé après,et j’avais fini par rejoindre les Viking (Ndlr : en Norvège, de 2012 à 2015).

Vous formiez un bon duo avec Mame Biram Diouf avant son départ à Manchester United. Qu’est-ce qui expliquait cette complicité ?

À mon arrivée à Molde, il m’avait accueilli à bras ouverts. Mon rôle était de lui donner le ballon pour marquer des buts. J’avais fait de mon mieux pour le rendre meilleur. Je n’étais pas égoïste et je lui servais bien le ballon. C’était un grand buteur et les 60% des buts provenaient de moi. La communication passait bien sur le terrain. On parlait Wolof et les autres ne nous comprenaient pas.

Quel club vous a le plus marqué au cours de votre carrière?

Au cours de ma carrière, ce qui m’a le plus marqué, c’est d’avoir défendu les couleurs nationales. Quand on vous chante l’hymne nationale, cela vous envahit le cœur. On est des ambassadeurs et on défend tout un peuple. En club,il y a la Linguère de Saint-Louis, où ma carrière a commencé alors que je suis Casamançais. Ceux qui me connaissent savent que je courais 10km pour aller aux entraînements, et je faisais le même trajet au retour. Je n’avais rien mais j’y croyais. Puis, je suis venu au Port.

Au Port, vous aviez gagné le championnat avant terme en 2005. Aujourd’hui, le club végète en Ligue 2. Quel regard portez-vous sur sa situation actuelle ?

Je voudrais d’abord remercier Malick Daff, un frère qui m’avait fait confiance. Devant les anciens comme Ibou Faye, il m’avait remis le brassard de capitaine. C’était une période très dure. On nous devait des mois de salaire. Mais, on faisait de rudes entraînements. Je souhaite que les nouveaux joueurs portent l’équipe, surtout que c’est l’entreprise du Port qui subventionne chaque année le club. Ils en ont les moyens. Une équipe comme le Port ne manque pas d’argent.

 Anta Faye DIOP avec STADES


footsenegal.com

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