Sénégal, Guinée, Gambie : ces pays où on marque moins de but

Notre championnat doit refléter ce que nos joueurs montrent à l’extérieur», disait Ibrahima Sonko dans nos colonnes. L’on pourrait dire que le championnat local sénégalais se porte de mieux en mieux si l’on se fie au dernier rapport de CIES.

Vint trois, c’est le nombre de pays africains qui se placent avec le taux de matchs nuls sans but le plus élevé dans le classement mondial des nations qui enregistrent le plus grand pourcentage de scores vierges. Et parmi eux, la Ligue 1 sénégalaise qui s’affiche moins souffrante que la GFA de la Gambie qui enregistre le plus grand pourcentage.

La 295ème édition de la lettre hebdomadaire de l’Observatoire du football CIES classe 150 premières divisions à travers le monde selon le pourcentage de rencontres qui se sont soldées avec un score vierge entre janvier 2015 et décembre 2019. Aux 30 premières places, il y a 23 championnats africains. Le plus haut pourcentage dans l’absolu a été enregistré en Gambie (23,5%)., pouvait-on lire du rapport.

Les valeurs extrêmes par Confédération ont été mesurées en Iraq (14.9%) et Macao (2.9%) en Asie (moyenne continentale de 7,6%), Gambie (23,5%) et Madagascar (7,4%) en Afrique (13,9%), Haïti (18,5%) et Suriname (3,0%) en Amérique du Nord (8,1%), Argentine (11,5%) et Bolivie (5,6%) en Amérique du Sud (8,3%), ainsi que Monténégro (13,0%) et Irlande du Nord (3,4%) en Europe (7,9%). Sinon, la Ligue 1 française où jouent vingt-deux internationaux sénégalais de toutes catégories confondues se situe en 85ème position avec 8,0% de matchs sans buts, poursuit le document de CIES.

À l’opposé, aucun des 167 matchs disputés par les Nord-Irlandais de Warrenpoint Town durant la période prise en compte ne s’est terminé sans buts. La formation du SCO Angers de Pape Djibril Diaw (prêté au SM Caen) présente la valeur la plus haute parmi les clubs actuels de Ligue 1 (12,0%), alors que Paris St-Germain de Gana Gueye et Stade Rennais de Mbaye Diagne et d’Edouard Mendy affichent les plus faibles pourcentages (4,2%), rapporte également le rapport.

Des championnats comme ceux du Mozambique, de la Tanzanie, du Togo, de la Cote d’Ivoire, de l’Ouganda, du Zimbabwe, Iran, Irak, Angola, Algérie, de la Jordanie, etc. ont enregistré moins de pourcentage de matchs nuls que la Ligue 1 sénégalaise qui se place parmi les dernier au classement compétitions nationales. Le pourcentage de la Ligue 1 dominée par Teungueth FC (33 points après 13 journée) est de 16,2%.

La Ligue 1 guinéenne suit avec 16,5%, l’Ethiopian Premier League avec 17,3%, le Championnat National du Bénin avec 17,5%, la Ligue Haïtienne avec 17,5%, l’Elite One camerounaise avec 19,1%. Le pourcentage le plus élevé a été enregistré par la GFA League de la Gambie, le championnat de la Gambia avec 29,8%. Ces statistiques rejoignent les déclarations de certains observateurs qui soutiennent que des pays comme le Sénégal doivent améliorer leurs championnats, afin qu’ils reflètent ce que leurs internationaux montrent à l’extérieur. Quand on joue une Coupe du Monde, on reçoit de l’argent à chaque fois qu’on franchit un cap. On ne peut donc pas jouer un Mondial et dire qu’on a pas d’argent pour investir dans notre football local et permettre à nos compétitions d’être attractives. Il faut être plus organisés et plus professionnels.», disait l’ancien joueur de Reading.

On ne fait pas beaucoup d’efforts à l’image de ce que font les gens en Afrique du Sud, en Côte d’Ivoire, au Congo, où les championnats sont bien faits. On est la meilleure nation africaine après tout. Notre championnat doit refléter ce que nos joueurs montrent à l’extérieur. Il faut créer un championnat d’élite en Ligue 1 et en Ligue 2.», se désole l’ancien international, Ibrahima Sonko.

Selon l’ancien sélectionneur national local, Moustapha Seck, interviewé dans les colonnes de l’APS, le Sénégal doit repenser sa politique de développement du football local, afin que l’attractivité soit au rendez-vous. « Au Sénégal, on n’a ni Big Four (les quatre meilleurs) ou un club phare comparé à la Mauritanie ou à la Guinée où on sait qu’à la fin il y a le FC Nouadhibou et le Horoya AC qui vont gagner.», confiait-il à notre confrère Salif Diallo à qui il rappelait que ces clubs dont ils parle poussent les autres à se sublimer et à aller investir dans les infrastructures et en allant chercher des joueurs et des techniciens aguerris », a-t-il conclu;