Le FC Metz, qui a démarré hier lundi son stage de présaison à Molsheim, compte sur Ibrahima Niane pour assurer la succession d’Habib Diallo. Le jeune Sénégalais semble bien vivre la pression et les interrogations qui entourent cette responsabilité.
Les mauvaises langues diront qu’il est trop tendre. Souligneront son bilan assez pauvre lors de cette campagne de présaison (un but). Pointeront du doigt cette certaine irrégularité qui le caractérise. Clameront, enfin, qu’il est beaucoup trop risqué de lui confier, seul, la succession d’Habib Diallo, amené à quitter le club et soulager ses finances.
Et pourtant… Qui se souvient que les mêmes interrogations entouraient, il y a un an, la volonté du FC Metz de faire confiance à son duo de Sénégalais pour ne pas entraver sa progression ?
Muet lors des matchs amicaux, Diallo avait fait taire les sceptiques dès le coup d’envoi de la saison de Ligue 1, pour un bilan de 12 réalisations au final, en 26 matchs. La présence du club mosellan dans l’élite n’est pas étrangère à ce choix risqué mais payant.
Cette immense responsabilité pèse donc sur les épaules d’Ibrahima Niane aujourd’hui. Mais le natif de M’Bour n’en laisse absolument rien paraître. « Non, il n’y a pas de pression. Je n’ai jamais de pression, moi. Je fais ce que je dois faire. On est une équipe, il n’y a pas qu’Ibra qui doit faire la différence. C’est tout le monde », lâche-t-il tranquillement.
« J’ai beaucoup appris avec Habib »
Son entraîneur, Vincent Hognon, partage visiblement cette quiétude. « On le connaît bien, ce n’est pas un nouveau joueur qu’on découvre. Il suffit de regarder ses stats, il a quand même marqué en très peu de temps de jeu la saison passée. En Ligue 2, il avait inscrit dix buts », se souvient le technicien. « On connaît ses qualités, on sait qu’il est capable de marquer à ce niveau-là. C’est à lui de montrer toute sa panoplie et sa régularité aussi. Pour l’instant, il n’a pas eu l’occasion de l’exprimer. »
Barré par son compatriote, Niane a bénéficié de très peu de fenêtres de tir la saison dernière. Il a parfois déçu, aussi, quand il aurait dû se montrer. Mais certaines prestations, notamment à Montpellier (1-1) ou (1-2) contre Bordeaux, rappellent quel formidable potentiel se cache derrière l’attaquant de 21 ans.
« C’est un jeune joueur », reprend Vincent Hognon. « Nous, on sait qu’il va réussir. Tout de suite dès la première journée ? Ou est-ce qu’il lui faudra trois, quatre, cinq journées ? Je n’en sais rien. Mais on a confiance en lui. »
L’enfant de Génération Foot, en tout cas, semble sûr de lui. Imperturbable. Face à Dijon, vendredi (1-2), il a semblé mieux en jambes, même s’il n’a pas marqué. Son coach l’a d’ailleurs trouvé « en progrès » et lui-même admet se sentir mieux après une préparation physique délicate.
Autre atout pour lui : Niane peut compter sur la présence, encore pour quelques semaines, de celui qu’il est censé suppléer. Son « grand frère », comme il l’appelle parfois, peut encore lui prodiguer quelques précieux conseils. « On parle tout le temps, pas seulement cette année », sourit-il. « J’ai beaucoup appris avec lui et je continuerai à apprendre pour m’améliorer. » Et faire taire les mêmes sceptiques qu’il y a un an.