Longtemps blessé, El Hadji Ba justifie à chaque fois qu’il joue les espoirs qu’En Avant Guingamp porte en lui. Et la délicatesse avec laquelle il le gère.
Il est presque une recrue hivernale. Arrivé l’été dernier en provenance de Lens, El Hadji Ba a attendu près de quatre mois pour disputer ses premières minutes de jeu en Ligue 2 avec Guingamp. C’était mi-décembre sur la pelouse du Paris FC. La faute à une grosse blessure à la cuisse puis différentes alertes, notamment au genou.
Pas encore à 100 %
Depuis, le staff breton ménage l’ancien Lensois comme un équilibriste sur une corde au-dessus du vide : titulaire face à Auxerre puis absent face à Valenciennes et Lorient, le milieu de bientôt 27 ans a disputé 70 minutes sur la pelouse de Nancy, samedi (1-0).
« Ça fait plaisir de pouvoir rejouer, même si je ne suis pas encore à 100 %, explique celui qui est aussi passé par l’Angleterre (Sunderland, Charlton). Ce n’est pas facile. Quand on arrive dans un club qui nous a fait confiance, on a envie de jouer, d’aider les coéquipiers. C’est comme dans une entreprise. On veut montrer qu’on n’est pas là pour rien. Mais c’est difficile de le faire quand on n’est pas sur la pelouse ».
Cette fragilité semble pourtant récente chez Ba, qui avait disputé une trentaine de matchs avec le RCL la saison passée. « Je n’ai pas eu de blessures majeures la saison l’an passé, confirme le Parisien de naissance. Mais on bosse tous les jours avec le staff médical et le préparateur physique pour que je retrouve mon meilleur niveau physique.
Aujourd’hui je me sens bien mais je ne peux pas enchaîner comme je le voudrais. Il faut faire attention. Mais je vais revenir petit à petit ».
Un profil différent
Sa montée en puissance est attendue. Car si, contrairement au secteur offensif, l’entrejeu est bien pourvu (Phiri, M’Changama, Valdivia, Carnot), le profil de Ba et son état d’esprit irréprochable en font un titulaire en puissance autant qu’une alternative au milieu. Très à l’aise techniquement sans renier les duels, il est surtout capable de jouer vers l’avant et d’être décisif, à l’image de sa passe de 35 m vers Gomis à l’origine du but victorieux de Rodelin en Lorraine.
« C’est un profil encore différent, détaille Sylvain Didot, son entraîneur. Le but part de lui, avec une passe longue et propre pour trouver le décalage. On connaît ses qualités ». Celles-ci sont évidentes, à condition que le joueur soit en mesure de les exploiter. Didot et son staff, qui ménagent avec délicatesse le physique de leur numéro 7, l’ont parfaitement compris.