Il était une fois, Omar Diallo

De bons gardiens de but, le Sénégal en a connu de tous les temps. De Cheikh Seck à Alfred Gomis, la cage gardée par Edouard Mendy a aussi connu l’arrivée de l’actuel préparateur des gardiens de but de Diambars et de la sélection nationale olympique, Omar Diallo. Mais qui était réellement Diallo ?

Aujourd’hui préparateur des gardiens de but à l’Institut Diambars, Omar Diallo a gardé les cages de l’équipe nationale A à 23 reprises. Le sénégalais aurait pu même signer au Paris Saint-Germain ou à Ajaccio. Et c’est dans une interview avec nos confrères d’IGFM qu’il nous en dira plus. « Je pense que ma carrière aurait dû aller beaucoup plus vers l’avant car j’ai arrêté très top à l’âge de 35 ans. Je pensais que toutes les portes étaient fermées quand j’arrêtais.

J’avais quitté le Sénégal pour le Maroc et en 2004, je suis revenu pensant qu’on allait m’appeler pour la CAN 2004, mais ce n’est pas le cas. Depuis lors, je ne suis plus appelé en équipe nationale alors que j’avais fait mon retour au pays, notamment au Jaraaf », a déclaré l’ancien portier aux 23 sélections.

De retour au Sénégal, le Lion a aussi pris la destination turque. « Après j’ai décidé d’aller en Turquie pour une année et c’est là que j’ai décidé d’arrêter ma carrière. D’ailleurs, il y a deux contrats qui devaient être signés au PSG et à Ajaccio mais finalement, ça n’a pas marché sans compter qu’en sélection, on ne t’appelle plus.

Forcément il y a des regrets, c’est ça une carrière de footballeur, il y a des hauts et des bas », se désole l’ancien portier du Raja de Casablanca (D1 Maroc) même s’il pense avoir une bonne carrière dans l’ensemble » car ayant été « capitaine de l’équipe nationale » en même temps fait partie de ceux qui ont qualifié « le Sénégal aux Coupes d’Afrique et du monde de 2002 », disait-il.

C’est au Jaraaf que Omar se révélera dans les années 90. Il remporte La Coupe du Sénégal en 91, en 92, en 93 et en 94, avant de prendre la destination du Maroc, où il débarque au Raja Athletic Club de Casablanca. Son arrivée dans le club de la capitale du Royaume chérifien sera amplement couronnée de succès. Diallo remporte le Botola à trois reprises (Ndlr : 1995-1996, 1996-1997, 1997-1998, 1998-1999, 1999-2000) et deux Champions League (Ndlr : 1997 et 1999) à la clef.

Son aventure avec le club réjouis prendra fin à l’été 99, où il débarque au Club Olympique Khourigba, peu avant la Coupe d’Afrique des Nations Cameroun – Nigéria où il mène le Sénégal jusqu’en quart de finale, finalement perdu face au Nigeria, après un match assez perturbé tant sur le plan organisationnel qu’arbitral. 

Il signera son retour au Sénégal pour mieux préparer la Coupe du Monde 2002. En 2004, le Jaraaf remporte le Championnat du Sénégal et Diallo prend la destination de la Turquie après deux ans passés dans son équipe formatrice.

Il file à Sakaryaspor, un club turc basé à Adapazarı et fondé (en 1965) à la suite d’une fusion entre Yıldırımspor, İdmanyurdu, Güneşspor et Ada. Il y joue juste une saison, avant de regagner son Jaraaf de cœur pour y finir sa carrière de portier en 2006.

Il joue sa première rencontre officielle dans une Coupe d’Afrique face au Burkina Faso, sous Peter Schniger, sanctionné par une victoire (1-3) au Stade Sani Abacha avec des buts d’Henri Camara (3e), d’El Hadj Pape Sarr (45e) et de Salif Keita (85e), contre celui d’Ousmane Sanou (65e).

Diallo ratera la première rencontre amicale des Lions après la CAN 2000, face à la Tunisie, mais il reprendra sa place avec des titularisations en éliminatoire de la Coupe d’Afrique Mali 2002 face à l’Algérie (1-1, 16 Juin 2000) et contre l’Egypte (0-0, le 09 Juillet 2000) tout comme lors des phases retours contre les mêmes adversaires (victoire 3-0 face à l’Algérie puis victoire contre l’Egypte 1-0), après avoir également raté les deux matchs face au Maroc (0-0) et contre la Namibie (4-0).

Les absences commençaient à se remarquer, et petit à petit, Tony Silva s’installe et commence à gagner la confiance du sélectionneur Bruno Metsu, nommé en remplacement de Peter Schniger. Omar Diallo jouera son dernier match officiel en compétition lors de la troisième rencontre du groupe D, contre la Tunisie (0-0), au Mali.

Il restera numéro deux des Lions, derrière Tony Mario Silva et devant Kalidou Cissokho jusqu’à la Coupe d’Afrique 2002, où les Lions se font sortir par le pays organisateur (Tunisie) en quart de finale. Au retour de la Coupe d’Afrique, les relations entre Diallo et le staff tourneront un peu mal.

Pour lui, c’était le moment de tourner le dos à la sélection, où il ne sentait plus la confiance. « C’est parce qu’en 2004, je suis allé en quart de finale avec l’équipe (c’était la CAN de Tunis). Et lorsque je suis revenu en 2006, on te met plus dans l’équipe. J’étais deuxième gardien derrière Tony. Ils ont préféré appeler les autres, donc je n’avais plus la motivation, j’ai arrêté par la suite », a-t-il expliqué.

Malgré cela, Diallo reconnait qu’il n’a pas eu une « carrière facile », nous rapporte nos confrères du Groupe Futurs Médias. « J’ai quand même gagné quelque chose dans le football. J’ai réussi à avoir une maison mais il y a une chose qu’il faut signaler. C’est que je fais partie des anciens de l’équipe nationale mais je ne suis pas comme eux.

Moi, je jouais au Maroc et ce que j’ai gagné, je l’ai gagné en équipe nationale. Maroc, ce n’est pas l’Europe, mais je remercie le bon Dieu. Ce que je peux dire, c’est que le football, c’est de la chance » a conclu Omar Diallo pour qui, on le rappelle, a débuté sa carrière au Jaraaf en 1992.

Actuel préparateur de gardiens de la sélection nationale olympique (U23), il est parfois aperçu chez les Lions A, où il donne des fois des conseils et épaule son ancien coéquipier, Tony Silva comme lors de la préparation de la Coupe du Monde Russie 2018 à Dakar.

« Je suis actuellement à Diambars depuis janvier où j’entraîne les gardiens après que Saer Seck (président Diambars) m’ait appelé du Maroc pour que je vienne apporter mon expérience aux jeunes », a d’abord informé Omar Diallo.

« Donc, en tant qu’entraîneur, j’essaie d’apporter mon expérience aux jeunes talents de Diambars ainsi qu’en équipe nationale dans le futur car c’est mon souhait. D’ailleurs, j’en ai déjà discuté avec la direction technique, j’attends toujours. Mais pour le moment Sidat Sarr est là et il fait du bon travail », concluait-il.