Une équipe de football va au-delà de l’aspect individuel et du talent de chacun de ses footballeurs. Comme dans une entreprise, la complémentarité doit être au centre de toutes les activités. Un facteur déterminant et essentiel dans la construction d’une formation solide.
Outre la qualité individuelle de ses joueurs, du coach et ses collaborateurs, une équipe qui se veut solide et redoutable se doit de miser sur la complémentarité de ses hommes pour que les faiblesses des uns puissent être couvertes par la force des autres.
Mais quel est donc le secret d’une équipe ? Les réponses sont multiples. Pour mettre en place une bonne équipe, il faut au minimum le respect de certains paramètres pour réussi .
A en croire le sélectionneur national des U20 du Sénégal, une équipe est à l’image d’une famille. Il faut donc se compléter et apprendre à grandir et à avancer ensemble. « Comme une famille, une équipe se construit. De la naissance à l’autonomie, les équipes vivent, progressent, deviennent cohérentes en passant par diverses étapes, a récemment fait savoir Youssouph Dabo.
Chaque étape est siège d’enjeux (risques et opportunités) qu’il est important de repérer afin d’en tirer tous les avantages et d’en éviter les pièges », soutient l’ancien coach de Stade de Mbour selon qui, la première étape de la construction d’une formation est la grappe. « Dans cette phase, le lien au leader est très fort. Le leader a un rôle central et incontournable. Il prend beaucoup de responsabilités, les autres en ayant très peu », disait-il.
Parlez-en à tout bon coach, ce n’est pas aussi facile qu’on peut le croire de constituer une équipe performante. Lorsque les membres de votre équipe pensent différemment et qu’ils ont des compétences complémentaires, l’impossible devient possible. », nous apprend Julie Comtois.
Les points similaires entre les points de vue des entraîneurs et des athlètes sont la confiance, le respect, l’humour, et la connaissance de l’autre personne. Les différences sont que les entraîneurs désirent une bonne relation basée sur la confiance sans être toutefois trop proche de l’athlète, tandis que les athlètes désirent une relation d’amitié et de support sans communication agressive.
Les résultats font également ressortir les effets positifs qu’une bonne communication entre joueurs et entraîneurs peut avoir sur les jeunes, dans le contexte du sport et dans la vie de tous les jours. », soutient dans sa thèse présentée à la Faculté des études supérieures et postdoctorales, dans le cadre des exigences du programme de Maîtrise ès Arts en sciences de l’activité physique, Jean-François Lefèbre de l’école des Sciences de l’Activité Physique de la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’Université d’Ottawa, aux USA, en en 2013.
Il est donc clair que la complémentarité est le facteur le plus déterminant pour qu’une équipe puisse être solide et assez compétitive. A regarder la génération 2002 du Sénégal, peu de footballeurs étaient aussi forts techniquement.
La force de cette équipe ne pouvait être autre que la complémentarité en dehors du caractère physique et tactique des uns et des autres. Sylvain Ndiaye et Amdy Faye étaient parmi les meilleurs de la Ligue 1 française devant ALiou Cissé et Salif Diao. Mais en sélection, la complémentarité entre ces deux étaient un surplus pour le sélectionneur Brino Metsu qui souffrait d’une sentinelle avant et après la Coupe d’Afrique 2002. I
ll fallait donc attendre le Mondial pour voir l’ancien coach de Sedan repositionner l’actuel sélectionneur des Lions (Ndlr : Aliou Cissé) au milieu pour amorcer les attaque placées devant la défense et éviter que celle-ci soit exposer le plus souvent. A l’image du trio Sergio Busquets, Andrès Iniesta et Xavi Hernandez au Barça et en sélection espagnole, la complémentarité est une force pour toute équipe qui cherche à se solidifier.
Vous n’êtes pas convaincu ? Prenons l’exemple de deux personnes ayant des profils d’organisateurs très développés et travaillant ensemble dans le développement d’un nouveau projet. Est-ce qu’il s’agit d’un excellent duo? Peut-être… à condition que les limites du rôle de chacun soient clairement définies et que chacun sait sur quel aspect du travail il peut mettre à contribution sa structure et sa méthode de travail. », nous conseille Mme Comtois.
Habituellement, un organisateur n’aime pas se faire organiser. Toutefois, si un problème complexe se présente en cours de projet, il est possible que deux organisateurs tournent en rond face à cette situation. Ils ont l’esprit pratique développé, mais ils ont besoin d’être alimentés par une personne qui a de la facilité à voir les choses autrement, à sortir des sentiers battus pour proposer des solutions.
Nous devrions donc y affecter une autre ressource, une personne ayant un côté concepteur! C’est-à-dire une personne habile à trouver des idées et des solutions. Il y a des gains additionnels en terme de performance n’est-ce pas ? On remarque que les entreprises ont effectué un virage dans leur stratégie de gestion des ressources humaines.
Ils ne pensent plus seulement en termes de rôles fonctionnels ou de postes, mais plutôt de rôles en équipe ou de contributions nécessaires pour atteindre les objectifs de l’entreprise. », développe sur son site, Mme Comtois selon qui la méthode Belbin est un outil rationnel et rigoureux qui permet d’évaluer, de manière non intuitive, la coopération des membres dans une équipe.
En identifiant les différents rôles adoptés par chacun, on peut augmenter l’efficacité de l’équipe en jouant sur sa composition ou sur son fonctionnement interne. Pour Dabo il y a quatre étapes essentiel pour construire une bonne équipe : la première étape de la construction d’une formation est la grappe.
« Dans cette phase, le lien au leader est très fort. Le leader a un rôle central et incontournable. Il prend beaucoup de responsabilités, les autres en ayant très peu. L’information commence à circuler par binôme, comme dans les familles, le lien se fait par affinité.
En contre dépendance vis à vis du leader. », poursuit-il. Comme un enfant face à ses parents, l’opposition n’est plus individuel. Le leader joue alors le rôle de médiateur, d’un rassembleur sur des bases communes de fonctionnement.
Le flux d’info est milti directionnel. Les règles sont connues, renchérit le vainqueur de la Coupe de la Ligue 2016. L’adhésion aux objectifs sans conteste, le fonctionnement huilé. Le leader n’intervient que sur les dysfonctionnements entre les personnes, il porte son attention sur les relations dans l’équipe et les objectifs à long terme.
Le flux d’info se tourne vers l’extérieur, l’inter dépendance permet à de nouveaux joueurs d’intégrer l’équipe facilement s’ils respectent les valeurs et règles. Le rôle du leader est ici centré sur la stratégie, il est émancipateur, en ce sens qu’il favorise la libération de ces éléments pour redémarrer une nouvelle aventure avec une nouvelle équipe., peut-on lire de son thread.
Les avantages sont nombreux : Concentration, coopération efficace, souplesse, encaissement du changement, effort sur l’essentiel. Ces 4 étapes représentent des étapes psychologiques, comme à différents âges de l’existence. Elles décrivent les tendances générales des équipes à différents stades de progression », conclut Dabo.
Il est essentiel que tous les membres de l’équipe comprennent l’intérêt de cette diversité et surtout, qu’ils soient en mesure de mettre à contribution leurs forces afin que l’équipe se développe et devienne performante.
Ce qui revient à dire que la complémentarité ne peut s’éloigner de la communication si l’on se fie à Lefrèbre. Ceci explique que la réussite dans le football en particulier ne se limite pas qu’à l’aspect visuel. Il y a tout un travail abattu dans l’ombre, notamment dans le domaine de la communication.
« Dans le sport, la communication, c’est-à-dire la transmission de messages, entre le joueur et l’entraineur 1 est primordiale. Encore très peu d’études portent sur le processus de communication entre le joueur et l’entraineur, processus pourtant essentiel à l’enseignement apprentissage, et très peu analysent l’incidence de cette communication sur les athlètes.
La présente recherche a donc pour but de (a) comprendre ce qui fait qu’une communication est bonne aux yeux des entraîneurs et des joueurs, (b) de comprendre le processus de communication lui-même et (c) de comprendre les répercussions de la communication sur le développement athlétique et personnel des joueurs.
Il est donc naturel de s’entourer de personnes qui pensent de la même façon que soi, partagent les mêmes centres d’intérêt, ou ont un profil similaire au nôtre. C’est rassurant. Si le proverbe « qui se ressemble s’assemble » vous inspire, il peut toutefois vous nuire lorsqu’il est temps de bâtir votre équipe de travail., nous rajoute l’agente du groupe de conseil français, MCG. Pour construire une équipe performante, pensez diversité plutôt qu’uniformité. Recherchez des personnes avec des forces et des points de vigilance qui diffèrent.
Entre 2015 et 2019, le Sénégal a su bénéficier de la complémentarité entre Kara Mbodj et Kalidou Koulubaly ou encore le duo Cheikhou Kouyaté et Gana Gueye. L’on se souvient d’El Hadj Diouf Henri Camara ou Benzema – Cristiano Ronaldo. Des combinaisons à l’explosion des chiffres, les résultats escomptés viennent très souvent des complémentarités.
Pour résumer le football, on peut dire qu’il s’agit de l’expression des qualités individuelles juxtaposées dans un collectif dont le fil conducteur est la complémentarité. Et comme disait la légende du basketball Michael Jordan : « Le talent fait gagner des matchs, le travail d’équipe fait gagner des championnats »