DAKAR – Une vague de jeunes talents binationaux, formés dans les plus grands clubs européens, pourrait bientôt renforcer les Lions de la Téranga.
Sous la houlette du nouveau sélectionneur Pape Thiaw, la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) mène un travail de séduction patient et structuré pour convaincre ces pépites de porter le maillot vert, jaune et rouge.
Parmi les profils les plus suivis figurent :
• Malick Thiaw (Newcastle United) : défenseur central solide et athlétique, il s’illustre par sa lecture du jeu et son sens du duel aérien. À 22 ans, il a déjà prouvé sa capacité à évoluer en Premier League, un championnat réputé pour son intensité. Pour le Sénégal, il représenterait une relève crédible à Kalidou Koulibaly et pourrait devenir le futur patron de la défense.
Mamadou Sarr (Chelsea / RC Strasbourg, prêt) : formé à l’Olympique Lyonnais avant de rejoindre Chelsea, le fils de Pape Sarr (l’ex-milieu de terrain des Lions dans les années 2000), Mamadou Sarr est un défenseur polyvalent, capable d’évoluer en axe ou en latéral. Rapide, intelligent dans son placement, il possède aussi une belle qualité de relance. Dans un football moderne où la première relance est déterminante, il incarne un atout précieux pour fluidifier le jeu sénégalais.
Tidiam Gomis (RB Leipzig) : milieu de terrain au gros volume de jeu, Gomis impressionne par sa capacité à récupérer les ballons et à se projeter rapidement vers l’avant. Dans une équipe nationale en quête d’un successeur à Idrissa Gana Gueye, il pourrait apporter fraîcheur, intensité et transition rapide.
Ibrahim Mbaye (Paris Saint-Germain) : attaquant doté d’un sens du but naturel, il s’est déjà illustré dans les équipes de jeunes du PSG. Technique, mobile et efficace dans les petits espaces, il pourrait offrir une alternative crédible à Habib Diallo ou Nicolas Jackson en pointe, tout en apportant une touche de créativité dans la surface.
Noham Kamara : défenseur central prometteur, reconnu pour sa puissance physique et son sens du timing dans les interventions. Calme balle au pied et habile dans la relance, il possède également une bonne lecture des trajectoires aériennes. Dans la continuité de la tradition sénégalaise des grands défenseurs, il pourrait s’inscrire comme une pièce maîtresse de l’arrière-garde à moyen terme.
Filipo Mané (Borussia Dortmund) : défenseur central puissant, il se distingue par son engagement physique et sa rigueur défensive. Passé par l’école allemande, il possède une discipline tactique qui pourrait s’avérer précieuse dans une sélection sénégalaise qui doit préparer l’après-Koulibaly.
Robinio Vaz (Olympique de Marseille) : milieu offensif créatif, il se démarque par sa vision de jeu, sa capacité à casser les lignes et à délivrer la dernière passe. Dans un rôle de meneur de jeu moderne, il pourrait incarner le profil rare dont le Sénégal a souvent manqué : un numéro 10 capable de dicter le tempo.
Mamadou Diakon (KV Bruges, ex-Stade de Reims) : attaquant complet, puissant et technique, il sait jouer dos au but et participer au jeu collectif. Son arrivée en Belgique pourrait lui offrir du temps de jeu et lui permettre de franchir un cap avant une éventuelle intégration en sélection.
Lamine Sy (AJ Auxerre, ex-SM Caen) : jeune latéral dynamique, il combine vitesse, endurance et précision dans ses centres. Un profil moderne qui apporterait de la profondeur dans un secteur où le Sénégal a souvent eu besoin de renouveau.
Andy Diouf (Inter Milan) : Milieu relayeur puissant et endurant (profil 6/8), Diouf apporte volume de course, récupération haute et projections balle au pied. Sa capacité à casser des lignes par la conduite et la passe verticale, son agressivité au pressing, ainsi que sa présence aérienne en font un profil taillé pour les matches de haut niveau. L’école tactique qu’il va recevoir à l’Inter peut encore affiner sa lecture des espaces et sa discipline sans ballon.
Ce qu’il peut apporter aux Lions : un moteur box-to-box capable de sécuriser les transitions, d’augmenter l’intensité au milieu et d’offrir des variantes de système (double pivot en 4-2-3-1, mezzala dans un 3-5-2). Complémentaire de Lamine Camara (organisation et créativité plus basse), il peut concurrencer/relayer Idrissa Gana Gueye sur les tâches de récupération, tout en cohabitant avec Habib Diarra ou Dion Lopy pour densifier l’entrejeu.
Un futur doré pour les Lions
Cette nouvelle génération, née ou formée en Europe mais éligible pour le Sénégal, incarne une richesse footballistique immense. Pape Thiaw, conscient de l’importance d’assurer la transition avec les cadres actuels (Koulibaly, Gana Gueye, Mané), suit de près leur évolution.
La FSF mise sur un projet ambitieux : offrir un cadre compétitif et valorisant, mais aussi rappeler la fierté de représenter le pays d’origine. Certains pourraient recevoir leur première convocation dès les prochains rassemblements.
Si ces jeunes confirment leur choix pour les Lions, le Sénégal disposerait d’une profondeur d’effectif comparable à celle des grandes nations, tout en garantissant un avenir radieux à une sélection déjà championne d’Afrique.
Une concurrence déjà féroce dans la tanière
Si l’arrivée de cette nouvelle vague de binationaux peut paraître comme une bénédiction, elle n’enlève rien au fait que la sélection sénégalaise regorge déjà de jeunes talents en pleine ascension. Lamine Camara, révélation de la CAN 2023, s’impose comme le symbole de cette génération qui n’a pas froid aux yeux. À ses côtés, El Hadj Malick Diouf confirme son statut de milieu prometteur, tandis que Habib Diarra (Strasbourg) et Dion Lopy (Almería) se forgent une place en Europe et guettent la moindre opportunité de s’installer durablement en équipe nationale.
En défense, Mikayil Faye est déjà considéré comme l’un des plus gros espoirs du FC Barcelone et pousse fort pour s’imposer dans l’axe sénégalais. Dans le couloir, Cheikh Tidiane Sabaly continue de montrer sa progression avec Metz, et Assane Diao, pépite du Betis Séville, apporte vitesse et percussion sur les ailes. Même un cadre expérimenté comme Idrissa Gana Gueye, bien qu’en fin de cycle, reste un exemple de rigueur et de constance pour encadrer cette jeunesse montante.
Autrement dit, les binationaux courtisés devront non seulement choisir le Sénégal, mais aussi se battre pour mériter leur place dans une équipe où la concurrence est déjà très élevée. Cette rivalité saine pourrait cependant élever le niveau global de la sélection et pousser chaque joueur à donner le meilleur de lui-même, offrant au Sénégal une profondeur d’effectif inédite dans son histoire.