S’il n’en reste qu’un, le Horoya Conakry sera celui-là ! Le club champion de Guinée est la seule formation subsaharienne à s’être glissée parmi les demi-finalistes des coupes des clubs, au milieu des Egyptiens et des Marocains. A sa tête, un technicien qui fait la fierté de l’Afrique : Lamine N’Diaye.
Les plus vieux d’entre vous se souviennent peut-être de lui, dans les années 1980. Ancien attaquant de Cannes et du FC Mulhouse – dont il fut ensuite le coach en D2 (1998) – le natif de Thiès a succédé en novembre dernier à Didier Gomes Da Rosa sur le banc du Horoya Conakry. Invaincu avec le club depuis son arrivée en Guinée, Lamine a réussi ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’était parvenu à obtenir : qualifier les Matamkas pour une demi-finale africaine après avoir écarté les Nigérians d’Enyimba (1-1, 2-0).
Humilité
Les deux dernières saisons avaient vu le Horoya buter sur les quarts de finale de la LDC africaine, sous la conduite de Victor Zvunka (2018) puis Didier Gomes Da Rosa (2019). Mais le technicien sénégalais de 63 ans, qui s’est appuyé sur un effectif qu’il n’a pas recruté, s’est frayé un chemin dans le dernier carré. Lamine N’Diaye n’en est pas à son premier coup sur la scène africaine. Il est même l’un des entraîneurs les plus expérimentés et les plus titrés… mais aussi les plus humbles du microcosme continental. Pour lui, tout a commencé véritablement par une expatriation au Cameroun, il y a vingt ans.
Rebond décisif au TP Mazembe
Avec le Cotonsport de Garoua (2000-2006), alors un club en pleine expansion, il remporte cinq championnats et surtout, atteint la finale de la défunte Coupe de la CAF en 2003. De retour au Sénégal, il devient ensuite l’adjoint de Henry Kasperczak (2006-2007) avant d’être intronisé à la tête des Lions de la Teranga en pleine CAN au Ghana. Fin 2008, il rejoint le MAS de Fès au Maroc. A l’automne 2010, nouveau rebond décisif : Lamine accepte l’offre du TP Mazembe, où il remplace le Français Diego Garzitto vainqueur de LDC l’année précédente. Il remporte la Ligue des champions 2010, deux Supercoupes d’Afrique (2010, 2011) et deux championnats de RDC (2011, 2012). Mais surtout, l’ancien « élève » de Jean-Marc Guillou conduit le club congolais jusqu’en finale de la Coupe du monde des clubs contre l’Inter de Milan. Une première inoubliable pour le TPM comme pour lui.
A partir de 2013, il prend un peu de recul avec le terrain et devient directeur sportif du TPM. Un an et demi plus tard, Lamine N’Diaye reprend son baluchon pour s’établir de l’autre côté de la frontière, au Congo, à l’appel de l’AC Léopards de Dolisie. Après le Congo, Lamine poursuit son tour d’Afrique et s’installe au Soudan. Là-bas, il devient le coach du Hilal d’Omdurman – l’un des deux grands clubs du pays – en 2018, une mission plus compliquée et écourtée. Leader du championnat de Guinée et en lice pour les demies de la Coupe de la Confédération – il défiera le Pyramids FC (EGY) en mai – Lamine N’Diaye n’a sans doute pas fini de surprendre avec les Rouges de Conakry. Et la transformation d’un Bolaji Sakin, l’attaquant nigérian, en un soldat pleinement dédié à son club, n’est pas la moindre de ses satisfactions…