C’est un choix qui attire l’attention et suscite de l’engouement autour de son arrivée. Sacré champion d’Afrique U20 avec le Sénégal, plusieurs fois titré en Ligue 1 et en Coupe du Sénégal, et tout juste vainqueur du championnat avec le Jaraaf, Malick Daf a décidé de s’engager avec Teungueth FC. Un club à l’organisation solide, au potentiel évident, mais aussi à la réputation bien établie : celle d’un banc de touche instable.
Depuis quelques années, le prestigieux club rufisquois change de technicien presque aussi souvent qu’il dispute une saison complète. De Moustapha Seck à Beau Touré, en passant par Souleymane Diallo, Youssouph Dabo, Cheikh Gueye, Mbaye Badji ou Sidath Sarr, les coachs se succèdent, laissant rarement le temps à un projet de s’installer. Cette instabilité a eu un coût : manque de continuité tactique, gestion parfois brouillonne des transitions, et difficulté à bâtir une identité durable.
Un contexte exigeant
Teungueth FC évolue dans un environnement où la pression vient de tous côtés. Le public est exigeant, les résultats attendus rapidement, et l’administration devra composer avec un président désormais élu à la tête de la Ligue Pro et premier vice-président de la FSF, un rôle qui pourrait limiter son implication quotidienne au club. Dans ce contexte, un entraîneur doit non seulement obtenir des résultats, mais aussi gérer la communication, l’adhésion du vestiaire et les attentes parfois contradictoires des dirigeants et des supporters.
Pourquoi Daf peut réussir ?
Malick Daf n’arrive pas les mains vides. Son travail au Jaraaf a démontré sa capacité à construire un collectif solide, à tirer le meilleur des jeunes talents tout en maintenant un haut niveau de performance. Son titre continental avec les U20 prouve aussi sa maîtrise du travail tactique et mental avec des effectifs aux profils variés. Surtout, il possède un sens de l’adaptation qui pourrait s’avérer crucial pour naviguer dans la complexité du microcosme rufisquois.
Le défi
Le principal obstacle ne sera pas seulement de gagner des matchs, mais de donner une cohérence à moyen et long terme à un projet qui a parfois fonctionné par à-coups. S’il parvient à stabiliser le banc et à inscrire Teungueth Football Club dans la durée, l’ex-entraineur du Port Autonome de Dakar, passé par l’Institut Diambars, ne fera pas qu’ajouter une ligne à son palmarès : il changera l’image du club. En attendant, Rufisque retient son souffle. Le banc de Teungueth n’a jamais été un long fleuve tranquille, mais Daf pourrait bien être l’homme qui, enfin, réussira à y jeter l’ancre.
Clés du succès pour Malick Daf à Teungueth FC
Stabiliser le vestiaire : Créer un climat de confiance, réduire le turnover des joueurs et instaurer une hiérarchie claire sur le terrain comme en dehors.
Imposer une identité de jeu : Définir un style reconnaissable, adapté aux qualités de l’effectif, qui puisse résister aux changements d’humeur du club ou des supporters.
Gérer la pression rufisquoise : Composer avec un public passionné et exigeant, tout en maintenant un discours apaisé auprès des dirigeants et des médias.
Valoriser les jeunes talents : Capitaliser sur la formation actuelle du club avec des jeunes talentueux pour injecter de la fraîcheur et de la compétitivité dans l’équipe, tout en préparant l’avenir et gagner des trophées comme il sait le faire.