L’on se demandait où se trouvait Mamadou Sylla, le milieu de terrain sénégalais qui faisait les beaux jours de l’Espanyol de Bacelone. Eh ben, on l’a retrouvé, grâce à notre confrère russe Hani Trivedi. Un échange riche d’enseignements, dans lequel il est revenu sur son choix de rejoindre la Russie, son passage à la Masia du Barça tout en évoquant ses ambitions.
Les choses vont vite dans le football. Parti très jeune du Sénégal pour l’Espagne, Mamadou Sylla a fait ses premiers pas dans l’élite hispanique avec Espanyol de Barcelone, après son passage marquant à la Masia du FC Barcelone.
Après trois saisons passées dans l’équipe B du RCD Espanyol, le sénégalais a finit sa son aventure avec les catégories jeunes après une bonne saison. De quoi convaincre les dirigeants catalans à lui présenter un contrat pro.
Jeune et inexpérimenté, Sylla trouve un point de chute au Racing Santander, où il se fait prêter. Il retourne à Espanyol en 2016, puis que son prêt n’était pas accompagné d’option. Mais ce retour sera celle de l’explosion en Liga.
Son départ en Jupiler Pro League sera acté après. Il rejoint le club des qataris, KAS Eupen. Il y fait une saison de feu avec 25 buts en 39 apparitions. De quoi taper dans l’œil du KAA Gent, l’un des plus grands clubs du pays. Son arrivée à Gent sera un peu compliquée, puis qu’il sera par la suite prêté à Zulte Waregem, à Saint-Trond, avant de débarquer à Orenburg, en Russie.
L’on se demande même pourquoi a-t-il décidé de rejoindre le championnat russe ? J’ai rejoint l’équipe à Antalya (Ndlr : Turquie), lors du stage d’avant-saison. L’expérience est jusque-là positive. Je m’adapte aussi vite que possible au sein de l’équipe. Tout change lorsque vous allez dans un nouveau club. Le stade est nouveau, tout comme la ville. Lorsque la pandémie prendra fin, nous essaierons de bien terminer la saison, à la fois personnellement et collectivement. », nous dit-il.
Après son départ du Sénégal, Sylla a rejoint la prestigieuse Masia, l’académie qui a formé Lionel Messi, Keita Baldé, Andrés Iniesta, Gerrard Piqué, Tiago Alcantara pour ne citer que ceux-là. Je suis arrivé en Espagne à l’âge de dix ans avec mes parents et mes frères.
J’ai commencé à jouer pour l’équipe de la ville qui était à 25 kilomètres de Barcelone et j’ai rejoint le FC Barcelone quelques années plus tard. J’y suis resté jusqu’à l’âge de 17 ans environ, et même si je n’ai pas pu m’entraîner avec les professionnels, j’ai vu des gens comme Messi, Eto’o et Ronaldinho autour. », se souvient le probable futur international sénégalais.
Son départ du Barça reste un gout d’inachevé. L’hispano-sénégalais nous raconte comment s’est passée la suite d’après Masia. Après avoir quitté Barcelone, j’ai rejoint une autre équipe, puis après six mois là-bas, Espanyol est venu me chercher. J’ai joué trois ans dans les catégories inférieures, puis j’ai été prêté au Racing Santander en deuxième division. Je n’y ai passé que quelques mois mais le temps était incroyable. », raconte-t-il.
À mon retour de ce prêt, Espanyol m’a donné un contrat professionnel et j’ai joué en première division pour la saison 2015-2016. Ce fut une saison magnifique sur le plan personnel. Jouer 90 minutes sur des terrains comme le Santiago Bernabeu contre des joueurs comme Sergio Ramos, Ronaldo et Gareth Bale était incroyable », admet Sylla.
Après ses débuts en pompe en Liga, Sylla pensait vite connaitre le grand succès en Jupiler Pro League. Mais les trois saisons ne seront pas aussi pleines qu’il ne l’aurait souhaité. J’ai joué trois saisons et demie en Pro League et les deux championnats sont très similaires. », compare –t-il entre la Russie et la Belgique à notre confrère de Russian Football News.
Il y a beaucoup de transitions, de récupérations, beaucoup de physique et même le temps est très froid par rapport à l’Espagne. J’aime les deux championnats et je ne vois aucune différence entre eux. La Russie a par contre de meilleurs stades que la Belgique. », révèle l’ancien pensionnaire de la Masia.
L’on pourrait se demander si Mamadou Sylla n’a pas décidé de mettre une croix sur sa carrière en choisissant de filer en Russie, loin des radars médiatiques le plus suivis ? Mais le sénégalais ne le pense pas comme la plupart des observateurs du football qui le voyaient dans le très haut niveau européen. À court terme, lorsque le football reviendra, je voudrais aider l’équipe à bien terminer la saison et améliorer mes statistiques individuelles.
Je suis un joueur prêté ici et je verrai ce qui se passera à la fin de mon contrat de prêt. Il est difficile de penser à ce qui se passera à long terme, mais mon objectif est de jouer dans les grandes ligues européennes et pour une grande équipe. Je sais que pour y parvenir, je dois travailler très dur. », a fait savoir l’ancien attaquant de KAS Eupen.
Aujourd’hui dans le championnat russe, Mamadou Sylla garde un œil attentif à la sélection du Sénégal. Le Lion en a profité pour évoquer la dernière prestation de la Coupe d’Afrique des Nations, perdue en finale contre l’Algérie. Pour lui, le Sénégal n’est pas loin du Graal. Le Sénégal a une bonne équipe et nous avons presque gagné la Coupe d’Afrique. Dans le football, il faut toujours apprendre des erreurs du passé pour avancer. Et nous avons de très bons joueurs dans notre équipe, comme Sadio Mané.
Je pense que nous ne sommes pas loin de remporter un tournoi majeur. Si nous suivons cette voie et corrigeons nos erreurs, nous gagnerons la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. », raconte Sylla le joueur dont la jeunesse a été bercée par Samuel Eto’o et Thierry Henri. J’ai toujours admiré des joueurs comme Samuel Eto’o et Didier Drogba, mais mon idole depuis mon enfance a été Thierry Henry, surtout quand il a joué pour Arsenal. », révèle le sénégalais.
Conscient de la situation parfois compliquée que rencontre les jeunes joueurs, Mamadou Sylla a révélé que son jeune frère est actuellement un pensionnaire de la Masia. Il n’a tout de même pas manqué de prodiguer des conseils aux futurs footballeurs professionnels par rapports aux enjeux et aux réalités du football actuel.
J’ai un petit frère qui joue dans les catégories inférieures du FC Barcelone, et je lui dis toujours d’apprécier le jeu et de ne jamais cesser de lutter. Cela nécessite une bonne conduite, une bonne discipline et beaucoup de sacrifices, et ce n’est pas facile. Cependant, avec un travail acharné et la confiance en soi, il est possible d’aller où vous voulez. », a conclu l’ancien joueur de l’Espanyol de Barcelone.