Le Roazhon Park a vécu une soirée à couper le souffle. Face à un Olympique de Marseille dominateur et sûr de sa force, le Stade Rennais, réduit à dix pendant plus d’une heure, a arraché une victoire précieuse grâce à un but salvateur de Ludovic Blas dans le temps additionnel.
Un succès qui porte clairement la marque de son entraîneur, le sénégalais Habib Beye, maître d’orchestre d’un coaching aussi audacieux que payant.
Une soirée mal embarquée
Tout avait pourtant mal commencé pour les bretons. Après une entame timide, ils perdaient Aït-Boudlal (remplaçant du défenseur sénégalais Mikayil Faye qui devait être le titulaire dans l’axe de la défense, mais sanctionné pour être arrivé en retard au regroupement) à la 33ᵉ minute, expulsé pour un tacle jugé dangereux après intervention de la VAR. À onze contre dix, Marseille imposait son tempo, monopolisait le ballon et multipliait les incursions offensives. Le scénario semblait écrit : domination phocéenne, défense rennaise acculée, et fatalité à venir.
Le virage Beye
C’est là que la patte d’Habib Beye s’est révélée. L’ancien international sénégalais a choisi la lucidité plutôt que la précipitation. Entrée du défenseur central camerounais Chistopher Wooh à la place du jeune attaquant Kader Meitié à l 37e minute. Bloc resserré, lignes rapprochées, transitions rapides dès la récupération : Rennes a changé de visage. Les joueurs ont retrouvé un cap clair, chaque course et chaque intervention étant pensée pour faire déjouer l’adversaire.
Marseille piégé dans le faux rythme
Habitués à imposer leur intensité, les marseillais se sont progressivement heurtés à un mur d’organisation et de discipline. Les occasions se faisaient plus rares, la fluidité offensive se grippait. Dans les tribunes, le public commençait à sentir que quelque chose se tramait. Le technicien sénégalais, Beye, ex-capitaine de l’Olympique de Marseille, lui, ajustait sans cesse : changements au bon moment, paroles rassurantes, et une gestion mentale qui a maintenu ses joueurs dans le match.
L’éclair de Blas
Puis vint l’instant décisif. À la 91ᵉ minute, après un pressing haut parfaitement coordonné, Ludovic Blas récupérait un ballon dans les trente mètres adverses. Contrôle orienté, frappe croisée : le Roazhon Park explosait. Ce but, plus qu’un simple exploit individuel, symbolisait l’esprit insufflé par le coach : ne jamais subir totalement, même en infériorité numérique, et rester prêt à frapper.
La signature d’un entraîneur
Le technicien sénégalais n’a pas seulement gagné un match, il a marqué les esprits. Par sa gestion tactique, son sang-froid et sa capacité à fédérer, il a offert à Rennes une victoire qui comptera dans la saison. Cette performance, face à un adversaire du calibre de Marseille, pourrait bien servir de point de référence pour la suite du projet rennais.
Et maintenant ?
Si cette soirée confirme que le Stade Rennais possède le mental et le réservoir pour rivaliser avec les meilleurs, elle souligne surtout l’impact immédiat d’un entraîneur qui connaît le haut niveau et sait transmettre ses convictions. Avec une telle capacité à transformer la difficulté en opportunité, Habib Beye vient peut-être de signer son véritable acte de naissance sur le banc breton. Score final : Rennes 1 – 0 Marseille. Une victoire à dix contre onze, et une leçon de résilience qui restera dans les mémoires.
.