Lions en Club

Sa carrière, sa vie d’entraîneur et ses ambitions : Malickou Diakhaté nous dit tout

Votre rendez-vous « Foot Sénégal by Night » a reçu l’ancien capitaine de l’équipe nationale du Sénégal, par ailleurs ancien défenseur de l’AS Nancy Lorraine, de Saint-Etienne, de Lyon et de Grenada, Pape Malickou Diakhaté.

Le jeune entraîneur de l’US Vandoeuvre est revenu avec nous sur sa carrière de footballeur international, sur sa reconversion et sur ses ambitions en tant qu’entraîneur.

Pape Malickou en discussion avec ses joueurs à l’entrainement

« Je suis à l’US Vandoeuvre, en régional 1 où j’entraîne et suis en parallèle mes études pour le métier d’entraîneur. Maintenant, je suis devenu un entraîneur titulaire après avoir été assistant à Haute-du-Lièvre les années précédentes. C’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup d’entraîneurs noirs dans l’élite européenne, mais je ne me fixe pas de barrière. A mon avis, il faut forcer les portes et montrer ses qualités pour prouver que la réussite et les performances ne dépendent pas de la couleur de peau. », nous dit-il.

Après la fin de ma carrière, je m’étais dit qu’il fallait que je passe mes diplômes de coach et j’y suis depuis un bon bout de temps. On a les compétences et nous devons les démontrer en tant qu’africains et ne pas avoir peur de bousculer la hiérarchie.

La majeure partie des anciens footballeurs pros pensent à aller entraîner directement dans le haut niveau, mais certains oublient qu’il faut aussi suivre la formation parce qu’il s’agit d’un métier. Car, le vécu seul ne suffit pas même s’il est très important pour un jeune entraineur. Il faut prendre le temps de bien se préparer pour être au top. Oui, le frein existe, mais il faut forcer les portes comme je le dis souvent. », poursuit Diakhaté.

Né à Ouakam, Pape fait partie des jeunes à l’image de Badara Sène et Guirane Ndao (Ndlr : ex-FC Sochaux) qui ont très tôt quitté son beau village pour poursuivre un apprentissage en France. Mais comment s’est-il retrouvé à Nancy ? Le Lion nous donne les détails en toute fierté. « Je suis un natif de Ouakam, où j’ai fait mes classes dans toutes les catégories de jeunes de l’Union Sportive de Ouakam. J’ai été par la suite sélectionné en équipe nationale U17, où je me suis fait révéler au grand public.

Pape Malickou Diakhaté sous les couleurs du Sénégal

Contre la Gambie (Ndlr : en équipe nationale U17), les recruteurs de l’AS Nancy m’avaient repéré, avant de m’inviter à aller effectuer des essais en France. A la base, je devais revenir au Sénégal après les essais, mais j’étais resté. J’avais fait six (6) mois avec eux avant de rentrer au bercail pour préparer ma carte de séjour. L’année d’après, je suis partie pour intégrer le centre de formation de l’ASNL, avant de signer pro plus tard. », nous révèle-t-il.

Son choix de devenir entraîneur ne date pas de la fin de sa carrière. A l’écouter, on sent qu’il a toujours nourrit cette idée qui est devenue une réalité aujourd’hui. Etre agent de joueurs n’a jamais été dans un coin de ma tête. », nous confie Pape Malickou selon qui  Voir une personne vous confier votre vie et bazarder tout son avenir ne m’a jamais plu. Je ne dis pas que tous les agents de joueurs sont comme ça, mais j’ai vu des cas similaires et cela m’a amené à prendre du recul sur certaines choses. Depuis jeune, je me suis toujours intéressé à la lecture tactique et technique. J’ai toujours accordé de l’intérêt à ses notions. Et entraîner, oui, ça a toujours été une passion pour moi.

Déjà, mon coach en U15 et en U17 à l’AS Nancy me disait à l’époque que ma curiosité à cet âge était impressionnante. J’aimais demander à mes coachs pourquoi ils prenaient certains risques ? Pourquoi ils faisaient certains choix tactiques ? Oui, le fait que je sois capitaine dans plusieurs équipes où j’ai joué est aussi un facteur qui m’a poussé à choisir cette vie que je mène petit à petit dans les divisions inférieurs en France, où je suis en train de me former.

Pape en discussion avec un de ses joueurs à Vandoeuvre

En tant que capitaine, vous êtes parfois amené à discuter des choix avec les entraîneurs et vous y apprenez beaucoup, déjà en tant que joueur. Mais cela ne suffit pas, il faut apprendre encore et je suis en train de le développer », nous explique-t-il. Annoncé à l’AS Nancy pour ses premiers pas en tant que jeune coach, Ass comme l’appelle les plus intimes a préféré aller apprendre en amateur au lieu de se fondre dans la masse en pro ou de chercher le luxe, semble-il nous expliquer.

« Quand j’ai voulu embrasser la carrière de coach, j’ai été voir mes anciens formateurs et ils m’ont suggéré de commencer au plus bas niveau. D’après eux, c’est le lieu qui peut me permettre de rencontrer des obstacles que je ne pourrai pas rencontrer dans le haut niveau. Et cela me permettra de comprendre comment bien gérer certains détails. Le but est d’aller plus haut, mais il faut passer par là. J’ai accepté le challenge et je m’y suis lancé. Etre entraîneur est très compliqué.

Quand les uns dorment, vous, vous êtes là en train de préparer vos fiches, à voir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. Oui, si je partais à Nancy où j’ai été formé, après y avoir gagné des trophées, j’allais être accueilli à bras ouvert et j’allais peut-être avoir un poste confortable.

Pape et son collaborateur Abass, à l’US Vandoeuvre

Mais y aller et être adjoint par exemple, je pense qu’il serait mieux d’être titulaire quelque part et d’apprendre à affronter les risques et de savoir appréhender les situations difficiles. Dieu merci, tout se passe bien parce que là où j’entraîne aujourd’hui, je rencontre la réserve de Nancy en régional. Donc, cela montre que ce n’est pas mal », rajoute-t-il.

Après la finale en Coupe de la Ligue avec l’ASNL en 2006, Pape était annoncé en Angleterre. Mais l’ancien joueur de Grenada (Ndlr : Liga Espagne) a pris la destination de l’Ukraine. Un choix qui n’a pas échappé à notre questionnaire du soir. Pourquoi le choix du Dynamo Kiev ?

Disons que le club qui te veut est une équipe qui se manifeste bien avec des garanties. J’avais une relation de père et de fils avec le Président de Nancy de l’époque. Je suis une personne qui a de la reconnaissance envers mes gens et je suis aussi un homme de parole. Je lui avais dit « si tu veux que je quitte Nancy, fais tout pour que je parte dans l’intérêt du club. Il voulait que je parte à auteur de six (6) millions. Il a vu une offre de huit (8) millions et l’a saisi. Voilà un peu ce qui s’est passé ».

Malickou face à Carlos Vela (Arsenal – Dynamo Kiev en Champions League)

Et je ne regrette pas d’avoir signé au Dynamo Kiev. C’est le club qui m’a permis de découvrir la Champions League où j’ai pu jouer contre de grands joueurs tels que Wayne Rooney, Cristiano Ronaldo ou Samuel Eto’o que j’avais trouvé très forts. Quand on les jouait, on avait l’impression que c’était des extraterrestres. En regardant leurs finalités aujourd’hui, on se rend compte qu’ils étaient bons », raconte Pape.

Arrivé très jeune en Europe, Malickou est de ces footballeurs sénégalais qui avait la possibilité de jouer avec les équipes de France de jeune. Mais il avait préféré son Sénégal natal. Oui, quand j’étais en centre de formation, j’avais la possibilité mais j’avais décliné au détriment de mon pays. Interpellé sur la question du racisme qui gangrène le football, le Lion est catégorique. Car, le racisme, Pape Malickou Diakhaté l’a connu en tant que joueur et est bien placé pour en parler.

Selon lui : la meilleure façon d’y remédier est que la FIFA, l’UEFA et les fédérations tapent ensemble sur la table. Le joueur qui subit l’acte raciste doit être soutenu par ses coéquipiers en quittant tous la pelouse pour lui prouver leurs soutiens. Sans cela, on ne comprendra pas la gravité de cette situation.

Pape Malickou offrant son maillot à un supporter

Oui, les cris de singes, les cris racistes, j’en ai subi en Ukraine quand je jouais encore au Dynamo Kiev. Je l’avais mal pris au départ, puis ça a passé parce que tout dépend de l’éducation reçue. Le football m’a permis d’aller dans d’autres pays et de découvrir d’autres cultures en respectant nos différences. Et quand je vois une personne qui me siffles avec des cris de singes, je me dis qu’elle est inculte tout simplement.», dit-il.

Après une riche carrière, Pape n’a pas hésité à prodiguer ses conseils aux jeunes footballeurs. « Travailler avant de voir toutes les artifices qu’il y a autour du football. De croire en eux parce que le travail paie quand on a les qualités. Le football va vite aujourd’hui. On demande beaucoup plus aux joueurs.

Il faut se préparer aux réalités et aux défis du haut niveau. Le football actuel est différent de celui d’hier. Ce qui veut dire que dans cinq ans, ça sera encore plus rapide et plus physique, technique et tactique. », conseille-t-il aux jeunes.

En club, Ass ne garde que de bons souvenirs. De ses débuts à la fin de sa carrière de joueur, il a passé de bons et de mauvais moments, et a appris de ses nombreuses expériences, nous explique-t-il.

AS Nancy Lorraine, vainqueur de la Coupe de la Ligue 2006

Je me souviens de mon premier match en pro à 16 ans avec l’ASNL. Ce n’était pas évident pour un jeune de cet age, mais je m’en suis sorti. Un an après, j’ai été vainqueur de la Coupe de la Ligue (Ndlr : 2006), ce qui m’a permis de jouer la Coupe de l’UEFA. Je retiens aussi la saison pendant laquelle j’ai aussi été champion d’Ukraine avec le Dynamo Kiev (Ndlr : 2011) et quand j’ai joué mon premier match en Champions League (Ndlr : 2012). Tous ces moments m’ont marqué. », dit-il avant de nous révéler que le match nul entre le Sénégal et la Gambie et l’échec lors de la Coupe d’Afrique 2012 « sont mes plus grands regrets. Je voulais au moins gagner quelque chose pour mon pays. Mais c’est ça aussi le football. On espère que nos petits frères feront le boulot. »

Leader naturel pendant tout le long de sa carrière de footballeur, Pape a été capitaine presque partout. Pour lui, c’est un comportement simple qu’il a toujours eu en lui. Ça ne se prédit pas, c’est naturel. J’ai toujours été comme ça depuis tout jeune. C’est ce que tous mes coaches ont vu en moi pour me nommer capitaine ». Ancien coéquipier de Henri Camara, Pape n’a pas manqué de nous révéler le rôle que ce dernier a joué dans sa nomination de capitaine du Sénégal.

Pape Malickou Diakhaté, capitaine du Sénégal face à la Chine

« Quand Henry Kazperzchak nous a appelé Tony Silva, lui (Henri Camara) et moi, il a dit au sélectionneur : “je préfère Malickou comme capitaine”. Donc, c’est quelqu’un avec qui j’ai de bons rapports et que je respecte beaucoup, disait-il après avoir reçu les salutations du recordman de sélection qui suivait notre émission. Ceci explique pourquoi je dis qu’il n’y a pas de problème avec les joueurs avec qui j’ai joué. Les gens qui parlent de mes rapports avec El Hadj Diouf, je ne les comprends pas. Je n’ai rien contre El Hadj. C’est un grand-frère. J’avais défendu ma génération dont j’étais le capitaine et j’avais dit ce que j’avais à dire. Mais je n’ai rien contre lui. »

Diakhaté à l’entrainement avec les Lions

Un des piliers de la sélection nationale du Sénégal vers les années 2006, Pape aurait pu disputer une Coupe du Monde en Allemagne si la Gambie n’était pas passée par là. On avait tout à gagner à domicile face à la Gambie. », nous laisse entendre Diakhaté.

Le match nul à Dakar (1-1) mettait fin à série de cinq (5) victoires consécutives du Sénégal devant la Gambie  à domicile (Ndlr : depuis le 18 Février 1980). Ainsi, le Sénégal  poursuivait sa série avec 15 matchs avec un seul but encaissé au plus devant la Gambie  (Ndlr : depuis le 15 Février 1984). Après une victoire à Banjul, on devait les battre à Dakar et nous qualifier. Malheureusement, ça a mal tourné. C’était la première fois que je vois le public descendre sur la pelouse et c’était une grosse déception. », se souvient Pape.

Diouf face à Njogu Demba-Nyren (Gambie) lors des éliminatoires du Mondial 2006

Jouer pour la sélection a toujours été un plaisir pour moi. Je voulais gagner quelque chose pour le pays et malheureusement, on a pas réussit. Vous savez, quand vous rentrez pour défendre les couleurs du pays, vous devenez une autre personne. Moi, j’avais même changé ma façon de préparer mes matchs en sélection parce qu’aller jouer en Afrique n’était pas pour des vacances, mais de défendre son pays. Mais les petits frères vont nous ramener quelque chose insh’Allah. », poursuit-il.

Sur la question de savoir ce qui manquait à sa génération riche de talents (Ndlr : Mamadou Niang, Moussa Sow, Kader Mangane, Remi Gomis, Demba Ba, Issiar Dia, etc.) de gagner, l’ancien capitaine des Lions n’a pas caché ses vérités comme à son habitude. Notre génération a manqué du sérieux parce que la qualité était là.

Equipe nationale du Sénégal

Peut-être le don de soi et les sacrifices qu’il fallait étaient insuffisants. Mais tout était là pour faire de belles choses. En Egypte (Ndlr : 2006), les coaches avaient réussi à mettre en place une équipe composée d’anciens et jeunes et ça fonctionnait bien. Jouer contre le pays hôte n’était pas facile.

Pape face à l’Egypte / CAN 2006

Sur un contre où il avait d’abord un penalty non-sifflé (Ndlr : sur une action de Diomansy Kamara), l’Egypte marque. On méritait mieux. », disait-il, avant de nous révéler que sa paire avec Kader Mangane est : ma meilleure en sélection. J’ai pris du plaisir à jouer avec lui. », nous dit Pape qui rappelle qu’il ne manque plus grand-chose à notre pays. Par rapport à la dernière CAN, j’avais dit dès le début sur le plateau de BeIn Sports où j’étais consultant que le Sénégal allait jouer la finale avec l’Algérie. Sur le plan du jeu, ils me paressaient tactiquement les plus cohérentes.

Sadio Mané – Ryad Mahrez, finale Coupe d’Afrique 2006

Le Sénégal a fait une incroyable deuxième mi-temps. Malheureusement, le facteur chance nous a manqué. Maintenant, on a des joueurs qui jouent dans de grands clubs et c’est un avantage. Il faut continuer le travail et c’est clair que ça va venir. »

Mais Pape n’a pas gardé que de mauvais souvenirs en sélection. Contre le Cameroun en 2011 à Dakar reste l’un de mes meilleurs souvenirs. On en avait marre d’entendre ce discours selon lequel le Sénégal ne pouvait jamais battre le Cameroun et tout le monde a vu ce que nous avions fait avec le but de Demba Ba dans les dernières minutes.

Le peuple était fier de nous et c’était un moment fort. », nous a fait savoir Diakhaté qui a tenu à saluer l’attitude de ses compatriotes et grand-frères tels que Ferdinand Coly. Il était le joueur que j’admirais le plus. Quand on arrive jeune en sélection, on vient pour observer. Ferdi et Omar Daf étaient les exemples à suivre dans le travail. Tout était carré dans ce qu’ils faisaient. Dans leur quotidien, c’était le sport et ma récupération comme Amdy Faye aussi ».

Ferdinand Coly face à la France, lors du Mondial 2002

Consultant à BeIn Sports lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations, Ass comme l’appellent les plus intimes nous a aussi rappelé pourquoi il défendait Aliou Cissé avec qui ses derniers échanges remontent à la grand-messe du football africain qui s’est déroulé en Egypte, nous dit-il.

Nous sommes dans un pays démocratique, où chacun est libre de critiquer. Mais quand il y a de l’acharnement, je ne le cautionne pas à mon niveau. Pour la critique, il faut interpeller la personne et lui dire ce que tu penses, mais pas de t’acharner sur lui. Ce que Aliou Cissé a fait en sélection vu le temps qu’on lui a accordé, c’est impressionnant. Certes, il y a des choses à améliorer, mais il a amené l’équipe nationale en quart puis puis en finale de Coupe d’Afrique.

Aliou Cissé, actuel sélectionneur du Sénégal

Tout le monde se demandait si le Sénégal pouvait atteindre une finale et Aliou Cissé l’a fait. Il nous a manqué ce facteur chance. Le connaissant, je sais qu’il est en train de préparer son équipe pour la prochaine Coupe d’Afrique. S’il était un étranger, il n’allait pas subir toutes ces critiques. Les gens allaient même lui créer des chansons. Mais c’est parce que c’est un fils du pays. Je l’ai défendu parce que j’avais trouvé injustes certaines choses qui se disaient sur lui. Après, c’est à lui de continuer à bien travailler et les résultats suivront forcement. »

Interpellé sur la comparaison entre Sadio Mané et El Hadji Diouf, Malickou nous dit : El Hadj Diouf est mon grand frère. Ma relation avec lui est fraternelle. Je lui dirai bonjour comme tout joueur avec qui j’ai passé du temps dans la tanière. Ce que El Hadj a fait est là et c’est un très grand footballeur qui a marqué son époque. Qu’on laisse Sadio Mané écrire son histoire et grandir parce qu’il a d’autres choses à nous montrer.

Sadio Mané, 4e au Ballon d’Or France Football et Meilleur joueur africain 2019

Il n’a pas encore fini sa carrière, Sadio. C’est un très grand joueur qui nous honore comme El Hadj l’a fait quand il jouait encore. Ça ne sert à rien de les comparer parce que chacun écrit sa part de l’histoire. En plus, ils sont tous des sénégalais et nous devons en être fiers au lieu de passer notre temps à les comparer. Sadio doit continuer à bien bosser. Il est déjà bien à Liverpool qui est une grande équipe. Je sais que c’est un croyant, un bosseur et il va aller loin ».

Pour parler du dernier Ballon d‘Or France Football, il n’a pas également hésité à afficher sa « déception », nous dit-il. Il devait gagner le Ballon d’Or et il le méritait bien nous dit-il à propos de Sadio Mané. Il a été le gagnant de la Super Coupe et de la Champions League. Et tout ce qu’il avait fait sur le plan personnel, il le méritait. J’étais vraiment déçu pour lui parce que c’était son Ballon d’Or », poursuit-il.

Pape Malickou dans ses œuvres à Vandoeuvre

Répondant à la question de savoir si est-ce qu’il sera sélectionneur du Sénégal un jour, Malickou ne se presse pas. Qu’ils me laissent apprendre parce que je viens de raccrocher mes crampons, et nous verrons la suite. Je dois apprendre et continuer à progresser. Je suis un jeune entraîneur et c’est très tôt de parler d’un poste de sélectionneur au Sénégal. C’est mon pays. S’il a besoin de moi un jour, je viendrai, mais je dois continuer à apprendre. J’ai commencé ma carrière en sélection en 2003 et j’ai raccroché en 2012. Après la CAN, j’étais parti blessé d’une cheville où mes ligaments étaient croisés. Le club était fâché, mais j’ai continué à y aller. Donc, j’aime bien ce pays. Le moment venu, on verra. », nous promet-il.

Quant aux systèmes de jeu des sélections africaines qui peinent pendant les compétitions internationales, Diakhaté nous a trouvé une réponse qui semble bien poser le débat. Pour moi, les coaches s’adaptent beaucoup aux systèmes de jeu des adversaires. C’est ce qu’il faut arrêter avec nos équipes. Et c’est pourquoi tout le monde dit que Pep Guardiola est le meilleur entraîneur.

Il se base toujours sur sa philosophie et ne base pas son match sur ce que va apporter l’adversaire même s’il respecte ce dernier. Ce que je veux dire est qu’il ne faut pas se focaliser sur l’adversaire. Mais est-ce qu’en Afrique, le coach a le temps de mettre en place sa philosophie de jeu et de grandir avec son équipe ? C’est à voir. En tout cas moi, c’est l’une des raisons pour laquelle j’ai décidé de commencer plus bas pour mieux apprendre. », poursuit Assa Malick.

Pour ses modèles de techniciens, le jeune entraineur de 35 ans nous cite que des coaches allemands ou du championnat allemand. « Lucien Favre, Nigelsmann, Jurgen Klopp m’inspirent beaucoup parce que le football moderne demande des joueurs de top niveau avec une assise tactique maîtrisée. Ils ont des systèmes de jeu basés sur le jeu rapide qui part dans tous les sens. Oui, on me parle souvent à Diégo Simeone comme quoi, quand j’étais joueur, j’étais défensif à son image. Mais ma vision du football n’est pas dans un système fermé. Je ne dis pas que Simeone a une vision fermée du football, mais je suis plus attiré par les coaches que je viens de citer. »

Pour son apprentissage, il n’écarte pas l’hypothèse d’un retour au Sénégal. Revenir au Sénégal pour entraîner ? Pourquoi pas. Personne ne sait ce que l’avenir nous réservera. Oui, ce sera une bonne chose pourquoi pas. C’est possible parce qu’il faut toujours apprendre. Mais il faut aussi se préparer et ne surtout pas se presser. Je me sens bien ici avec mon binôme Abass qui est aussi d’origine sénégalaise et nous sommes en train de bien nous complémenter et ça se passe bien pour nous. », rappelle Pape.

Lors de l’élimination de son club en Coupe du Grand-Est, le jeune technicien sénégalais n’avait pas manqué d’encourager ses poulains. « Ce match contre Sarrebourg était notre premier match de l’année. Il nous tenait donc à cœur de bien commencer. Nous avons produit un match des plus aboutis depuis mon arrivée au club.

Malgré une reprise après la trêve hivernale, il y a eu du rythme, de l’intensité et nous avons été juste techniquement. Malheureusement, il nous a manqué cruellement du réalisme. Très sincèrement, nous sommes contents du contenu du match et il va falloir se baser sur ce match en y ajoutant du réalisme pour nos matchs à venir. », pouvait-on lire à travers la page Facebook de son club.

A l’image de beaucoup d’anciens footballeurs sénégalais, Pape a déjà un projet d’académie au Sénégal pour rendre la monnaie comme le dit l’adage, mais le Lion dit avoir mené l’idée de la prochaine académie de football qu’il compte bâtir au Sénégal en compagnie de son ancien coéquipier en sélection, Papa Waigo Ndiaye (Ndlr : ex-ailier de Genoa, d’Arles Avignon et de Lens).

J’ai un projet avec Papa Waigo. Je l’avais soumis au Président de l’AS Nancy Jacques Rousselot qui a aussi saisi un Président de club en Italie. Pour le moment, tout est en stand by. Mais c’est un projet ambitieux et je ne peux pas trop m’y prononcer pour l’instant. En tout cas si on a des choses à faire, c’est bien sur pour les jeunes. Et on verra après ce que ça va donner.», a conclut Pape Malickou Diakhaté lors de notre émission.

Chérif Sadio

Reporter indépendant.

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  • Il n’a pas dit vrai comment il a rejoint nancy un peu de reconnaissance monsieur et l’agent qui i a permis à ce club de te découvrir lors de matchs tests à Dakar ainsi que les autres qu’il cite dans l’interview.

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