Le Sénégal, tenant du titre du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), a vu son aventure s’arrêter en demi-finale face au Maroc après une séance de tirs au but (1-1, 3-5 t.a.b).
Une défaite cruelle, mais révélatrice de certaines limites structurelles et mentales de la sélection locale du Sénégal, qui a laissé traîner quelques lacunes.
Une attaque trop timide pour un champion en titre
En cinq rencontres, le Sénégal n’a inscrit que quatre buts. Une statistique faible pour une équipe censée défendre une couronne continentale. L’animation offensive est restée trop prévisible, manquant de créativité et de variété dans les appels comme dans les transmissions. Peu de situations franches ont été créées, et l’efficacité devant le but a souvent fait défaut.
Un manque de maîtrise dans la gestion du score
Le Sénégal avait pourtant ouvert le score, mais n’a pas su tuer le match ni contenir les vagues marocaines. Comme face à d’autres adversaires dans ce tournoi, la gestion du tempo et des temps faibles a manqué de maturité. L’égalisation du Maroc semblait inévitable tant les Lions locaux reculaient et laissaient l’initiative.
Une fébrilité mentale inquiétante
La séance des tirs au but a mis en lumière la fragilité psychologique du groupe. Le visage fermé de l’entraîneur, peu communicatif dans un moment où ses joueurs avaient besoin de confiance et de motivation, a contrasté avec la tension palpable sur les visages sénégalais. Certains semblaient déjà résignés avant même de tirer. À ce niveau, l’aspect mental compte autant que la qualité technique.
Un arbitrage controversé… mais pas une excuse
Un fait de jeu litigieux aurait pu changer la donne : le défenseur marocain aurait dû être expulsé. Mais le Sénégal ne peut se réfugier derrière l’arbitrage. La victoire se construit d’abord sur la capacité à imposer son jeu et à garder son sang-froid, ce qui a manqué aux Lions locaux.
Des choix de sélection et d’animation à repenser
Au-delà de l’échec, ce parcours soulève des questions structurelles :
• Peu de diversité dans les profils offensifs, ce qui limite les alternatives tactiques.
• Un milieu de terrain parfois stéréotypé, qui peine à créer des décalages.
• Un manque d’animation collective, trop basé sur les individualités et pas assez sur une identité claire de jeu.
Un parcours honorable mais des chantiers ouverts
Arriver en demi-finale n’est pas une contre-performance en soi. Mais en tant que champion en titre, le Sénégal se devait de montrer plus de personnalité et de solidité. Cette élimination doit servir de leçon : renforcer la préparation mentale, diversifier les profils dans la sélection locale et travailler sur un jeu plus ambitieux offensivement.