À 21 ans, Lamine Camara est déjà bien plus qu’une promesse. Le milieu sénégalais a gravi, en un temps record, toutes les étapes d’une carrière que beaucoup imaginent désormais au sommet.
De ses débuts dans les équipes de jeunes du Casa Sports à son arrivée à Monaco, en passant par l’incubateur de talents Génération Foot et le tremplin Metz, son ascension illustre la réussite du modèle sénégalais. Ses prestations récentes en présaison face à des adversaires prestigieux, comme l’Inter Milan, confirment que la Principauté tient une pépite.
Les racines casamançaises et l’école Génération Foot
Né à Diouloulou, dans le département de Bignona, Lamine Camara a d’abord fait ses armes au Casa Sports, club emblématique de la Casamance, où il a évolué dans les équipes de jeunes. Très vite, ses qualités sautent aux yeux : volume de jeu impressionnant, sens du pressing, technique fine et frappe précise. Ces atouts l’amènent à intégrer Génération Foot, l’académie de référence fondée en partenariat avec le FC Metz. Là, il franchit un cap.
À Déni Biram Ndao, Camara apprend à canaliser son énergie et à se structurer tactiquement. « C’est un joueur qui comprend vite et qui veut toujours progresser », témoignent ses formateurs. Il devient rapidement un élément central, au point d’être propulsé leader chez les jeunes Lions sous les ordres de Malick Daf.
La révélation africaine : CHAN et CAN U20
C’est sur la scène continentale que Camara se révèle au grand public. Au CHAN 2022 en Algérie, il est élu meilleur jeune de la phase de groupes et remporte la compétition avec le Sénégal local. Quelques semaines plus tard, il mène les Lionceaux au sacre lors de la CAN U20 2023 en Égypte, où il est désigné meilleur joueur du tournoi.
En un an, il accumule titres et responsabilités. Dans Le Monde, le sélectionneur Malick Daf résume son ascension : « Il a remporté le CHAN, la CAN U20, a été transféré à Metz, est devenu titulaire et brille avec les Lions. »
Metz, le tremplin européen
Grâce au partenariat historique entre Génération Foot et le FC Metz, Camara rejoint la Lorraine en février 2023. Sa première saison en Ligue 1 séduit observateurs et techniciens : capacité à résister au pressing, pressing orienté, jeu entre les lignes et maturité surprenante. En décembre 2023, la CAF le couronne Jeune joueur africain de l’année, confirmant son nouveau statut.
Aliou Cissé, alors sélectionneur des Lions de la Téranga, tempère cependant l’emballement médiatique : « C’est un jeune joueur qu’il faut laisser tranquille », rappelant la nécessité de protéger un talent en pleine maturation.
L’ASM comme tremplin vers le très haut niveau
À l’été 2024, Monaco frappe un grand coup et sécurise sa signature jusqu’en 2029. Dans un effectif ambitieux, Camara affiche un discours simple et direct : « Je veux aider l’équipe en apportant mon savoir-faire. » Rapidement intégré dans la rotation, il séduit par son énergie, sa faculté à casser les lignes et son intelligence de placement.
Une présaison convaincante, l’Inter comme test
Le 8 août 2025, Monaco affronte l’Inter Milan en match de préparation. Malgré la défaite (1-2), les Monégasques dominent, touchent deux fois les montants et se rassurent. Camara, omniprésent au milieu, confirme sa capacité à tenir tête à une référence européenne. Pour l’ASM, c’est une validation de ses choix ; pour Camara, une étape supplémentaire franchie dans son adaptation au très haut niveau.
Apprendre auprès de Pogba : un accélérateur
L’été 2025 marque un tournant : Paul Pogba, champion du monde 2018, rejoint Monaco. Pour Camara, c’est une aubaine. S’entraîner et évoluer aux côtés d’un joueur de cette dimension représente un apprentissage quotidien, tant dans la gestion du tempo que dans l’art de dicter le jeu long. La direction monégasque, en misant sur ce duo, affiche clairement ses ambitions : podium en Ligue 1 et affirmation sur la scène européenne.
Ce qu’il incarne
Camara incarne une génération de footballeurs sénégalais qui gagnent tôt et apprennent vite. Ses distinctions (CHAN 2022, CAN U20 2023, CAF Awards 2023) traduisent autant son talent que son impact collectif. Ses forces : endurance, pressing, conservation, projection, font déjà de lui un milieu moderne. Ses axes de progression (relance longue, régularité dans le dernier geste) dessinent encore une marge énorme.
L’avenir
Pour cette saison 2025-26, les attentes sont claires : s’installer comme un titulaire régulier à Monaco, tout en confirmant son importance chez les Lions de la Téranga. Avec l’expérience de Pogba et la confiance de l’ASM, Camara a tous les atouts pour franchir un cap décisif.
Si l’AS Monaco entend capitaliser sur son joyau, la réputation de Camara dépasse déjà les frontières de la Ligue 1. Plusieurs recruteurs anglais suivent attentivement son évolution. Rien de surprenant tant son profil semble conçu pour la Premier League : volume de course hors norme, pressing constant, combativité dans les duels, capacité à résister sous pression et projection rapide vers l’avant.
Dans un championnat où l’intensité physique est reine et où le “box-to-box midfielder” demeure une denrée rare, Camara coche toutes les cases. Ses qualités rappellent certains grands milieux africains qui ont marqué l’Angleterre, de Michael Essien à Yaya Touré, tout en affichant une singularité : sa maturité précoce et son intelligence tactique.
Ses performances contre des équipes européennes de premier plan, comme l’Inter en présaison, renforcent l’idée qu’il est capable de s’imposer dans un contexte où l’exigence est maximale. À 21 ans, son potentiel laisse entrevoir un futur transfert vers l’Angleterre, horizon naturel pour un joueur de son registre.
Verdict
De la Casamance à la Principauté, en passant par Génération Foot et Metz, Lamine Camara a tout traversé à vitesse éclair. Sa trajectoire raconte à la fois l’efficacité du modèle sénégalais et la détermination d’un joueur qui ne cesse de répondre présent. Aujourd’hui, il n’est plus seulement une promesse : il est déjà l’un des visages majeurs du football africain de demain.